Le 1er octobre est la Journée internationale du café! Au Canada et aux États-Unis, la consommation de café a augmenté de plus de 5% dans les deux dernières années, représentant près de 32 millions de sacs de café par an1. Le café, c'est la deuxième boisson la plus consommée après l’eau et le thé. Ses adeptes invétérés l'apprécient notamment pour ses propriétés stimulantes et ses arômes. Dans la littérature, une tasse de café vient souvent requinquer certains héros! Notre robot lecteur a su dénicher plusieurs extraits. Parmi les résultats, il relevait aussi le titre Acheter, c'est voter : Le cas du café, dont nous vous suggérons la lecture. Célébrée pour la première fois officiellement en 2015, cette journée est en outre une occasion de sensibiliser la société à la situation économique de millions de caféiculteurs et de promouvoir des pratiques de café durable.

1. La course de Rose, Dawn Dumont (Hannenorak)

« Rose a tourné le regard en direction de la cafetière, mais celle-ci était vide. Elle se drogue, mais elle refuse de boire du café… Rose a rempli la machine et a attendu l’infusion appuyée au comptoir. Winter lui répétait sans arrêt que méditer, c’était bon pour tout le monde – ‘‘l’idée, c’est d’éteindre son cerveau et de se focaliser sur une seule et unique pensée’’ –, et Rose s’est dit qu’avoir les yeux dans la graisse de bines en regardant le café couler chaque matin, c’était sa version personnelle de la méditation. Sa première gorgée de café avalée, Rose a cru bon de s’attaquer à l’entrée numéro un de sa liste de choses à faire. »

2. Tu peux toujours rester, Valérie Chevalier (Hurtubise)

« — Tu ne cours pas avec nous? me défie une des participantes, essoufflée. — Pas ce matin, Ginette, pas ce matin, dis-je en esquissant un sourire poli. Oh, ma belle Ginette. Si tu étais à ma place, toi non plus tu ne courrais pas; en fait, tu serais probablement K.O. dans l’herbe. Je suis une miraculée, rien de moins. Parole d’une instructrice qui a versé en catimini un café noir format géant de chez McDonald’s dans la gourde qui traînait providentiellement au fond de son sac, et dont elle avale de grandes lampées dès qu’elle en a l’occasion. Ma dizaine de sportifs matinaux repart au pas de course. Je sens mon pouls pulser dans ma tête, ma gorge est râpeuse; en plus, le soleil, déjà trop chaud à mon goût, agresse mes rétines, ce qui n’aide en rien ma migraine. Si ce maudit cours peut finir par finir… »

3. L’hôtel de verre, Emily St. John Mandel (Alto)

« Une porte s’ouvrit derrière eux et Anya apparut sur la terrasse avec deux tasses de café sur un petit plateau d’argent. Vincent fut surprise de la voir car elle n’avait pas réalisé qu’Anya venait en France, même si elle ne l’avait pas vue s’affairer dans la maison de Greenwich les deux derniers jours. ‘‘Merci, dit-elle. J’en avais désespérément besoin.’’ Anya inclina la tête. Jonathan prit sa tasse sans commentaire : pour lui, du café qui se matérialisait comme par magie était une chose tellement banale qu’elle ne méritait pas d’être relevée. »

 

4. Le Matou, Yves Beauchemin (Québec Amérique)

« — C’est toujours la même histoire, grommela-t-elle. Il suffit que je prenne un peu trop de café, et voilà que mes palpitations reprennent! Ah! mes enfants, si on pouvait s’empêcher de vieillir! — Est-ce que vous avez vu un médecin? s’enquit Florent. — Un médecin? Quel médecin? Je laisse les médecins aux malades. Un petit verre d’eau tiède, et tout redevient normal. Dieu merci, mon garçon, j’ai la couenne encore dure. »

 

5. La fugueuse, Carmen Robertson (Saint-Jean)

« Après un éblouissement, il découvre le sang sur le sol, sur le cadre de la porte. C’est lugubre. Sa chemise est également souillée. Il faut faire disparaître toute cette cochonnerie avant que Léa ne se lève. D’abord un café! De la cuisine, on voit les montagnes qui émergent de la nuit. Il trouve les grains et le filtre, verse l’eau dans l’appareil. Il regarde le liquide brun tomber goutte à goutte dans la cafetière, puis bientôt, le filet noirâtre qui coule tandis que la machine émet un vrombissement sporadique. Il n’y a rien d’autre dans son esprit que du café qui se fait. L’appareil siphonne les dernières gouttes bruyamment et se tait. Le silence le ramène à la réalité. Il se verse une tasse de café brûlant et s’en délecte en observant les montagnes qui découpent à peine leur gros dos rond sur un ciel d’encre clair. »

6. L’intrusive, Claudine Dumont (XYZ)

« La serveuse note sur son calepin et demande : — Je vous les amène avec ou après le repas? Gabriel ne me laisse même pas le temps de répondre. — Maintenant serait parfait. Quand les cafés arrivent, quand l’arôme s’élève jusqu’à mes narines, j’ai un moment de calme complet. Un café. Un truc si simple. Je regarde la crème faire des arabesques dans le noir, et ma première gorgée goûte la normalité. La serveuse arrive et dispose nos plats devant nous. Ça sent bon. Je replace les ustensiles qui ont été dérangés par l’arrivée de l’assiette. Mon estomac grogne en réponse à l’odeur de friture, assez fort pour provoquer un autre soulèvement de sourcil chez Gabriel. »

7. Le charme des après-midi sans fin, Dany Laferrière (Boréal) 

« L’odeur du café des Palmes, le café préféré de Da, embaume toute la maison, dont les portes et les fenêtres sont fermées. — Da, venez voir le ciel, dit Fatal. Da ne bouge pas de sa dodine. — Sais-tu combien de fois j’ai vu le ciel de ma vie, Fatal? Moi, je ne l’ai pas assez vu puisque je me lève pour aller le regarder. Le soleil déclinant de cinq heures de l’après-midi. Je n’arrive pas à comprendre qu’il fasse encore soleil et qu’il n’y ait personne dans les rues. Comme s’il était minuit. — Ferme la porte, dit Da. Da se verse un café. Fatal a déjà sa tasse bien remplie. Je suis assis sur le petit banc, en face de Da. Et pour la première fois de ma vie, elle m’en offre. Du vrai café. Pas celui coupé à l’eau que je prends avec du pain au déjeuner. Là, c’est du vrai café. Le café des Palmes dans toute sa vigueur. Je prends ma première gorgée. — Ah, c’est ça que ça goûte! je dis. Da rit. Fatal, aussi. »

8. Vortex, Jean Babineau (Perce-Neige)

« Yes sir! Exit de l’hôtel. Matamore court partout à la recherche d’un espresso. Dans une ville comme celle-ci, il ne devrait pas vraiment y avoir de problème. Mais non, même dans des restaurants apparemment assez chics. Voilà une autre illusion à propos du Mexique : du bon café. Les Étatsuniens ont raté leur coup. Le temps est au Nescafé. Rendu à Veracruz sans aucune clue. La plus grande niaiserie c’est qu’il a oublié son costume de bain. La liste… Tu peux encore descendre dans le Sud, car la moitié de tes vacances ne sont pas passées. Devrais-tu te rendre au Guatemala où on mettra une autre marque dans ton passeport comme preuve de ton existence transitoire? 10 h 30. La chaleur tape. »

9. Plomb, Félix Villeneuve (Stanké)

« D’un souffle à peine audible, et affichant cette fois une mine désolée, elle chuchota : ‘‘Oh… Icare…’’ Je m’éveillai en sursaut. Il était midi. Le canapé, vide. Moi, seul. Froid. Ma tasse de café, comme une mare brouillée de novembre, sombre et glacée. Je pris une profonde inspiration. Mes méninges étaient empâtées. J’avais œuvré toute la nuit et le matin à la lueur des chandelles, et je me trouvais maintenant empêtré dans la cire. Je grommelai en me redressant péniblement : ‘‘Foutu dos…’’ Je me refis un café. La fatigue s’était dissipée, laissant derrière elle une lassitude gênante, mais inoffensive. »

10. Suzanne Travolta, Élisabeth Benoit (Héliotrope)

« Ray ne supporterait sans doute pas très longtemps mon genre de conversation, il allait se lever et partir, ce qui était sans doute préférable. J’étais comme toujours divisée en deux, je voulais que Ray s’en aille et je voulais que Ray reste assis avec moi. Mon comportement était tout à fait lamentable, avais-je pensé, mais aussi tout à fait intéressant. Ray avait lorgné un instant son verre de café au lait, puis il avait déclaré que le café de l’Olimpico Sports Bar était excellent. Presque aussi bon que celui du café Italia, avait-il affirmé. Je dirais plutôt que le café de l’Olimpico Sports Bar est supérieur à celui du café Italia, dont le goût est plus amer, avais-je alors dit à Ray, tout en pensant que je n’aurais pas dû me lancer dans ce genre de conversation, qui m’avait immédiatement dégoûtée de moi-même. Non seulement à cause de la façon abjecte dont j’avais prononcé le mot amer et de la façon répugnante dont j’avais prononcé le mot supérieur, mais parce que j’avais répété mot pour mot ce que répétaient depuis des années les habitués de l’Olimpico Sports Bar. »

 

Source :
1. Bilan annuel 2021-2022 de l’Organisation internationale du café (OIC)


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