1. L’ombre de Lear, Claire Rothman (XYZ)
« Gaya ferait partie des instructeurs de yoga qui seraient actifs lors du gigantesque Festival en blanc qui avait lieu tous les mois d’août dans le parc national du Mont-Tremblant. Les adeptes fortunés accourraient depuis les États-Unis et des caravanes de yogis montréalais avec leurs étudiants viendraient camper, se contorsionner et faire des cabrioles pendant trois jours au cœur des Laurentides. C’était comme un Burning Man où l’on aurait troqué les sables du désert pour des lacs entourés de forêt. Béa en avait visionné un aperçu dans YouTube : une foule innombrable vêtue de blanc se prosternant dans la posture du chien renversé. C’était un insigne honneur d’être appelée à donner un cours dans le cadre du Festival en blanc. Béa fit défiler l’écran. Elle dut s’y reprendre à deux fois pour saisir toute la portée de la phrase suivante. Une retraite de cinq jours était offerte dans un centre spirituel aux environs de Saint-Jérôme, dans les Basses-Laurentides. »
2. 300 raisons d’aimer San Francisco, Marie-Joëlle Parent (L’Homme)
« Baker Beach est le premier endroit où j’ai posé les pieds à San Francisco. Les orteils dans le sable, baignée de la lumière dorée du soleil couchant, le Golden Gate et les maisons colorées du quartier Sea Cliff en arrière-plan, je suis tombée sous le charme. Une vraie vue de carte postale. Le festival Burning Man est né en 1986 dans la partie nord de cette plage publique. Les créateurs, Larry Harvey et Jerry James, ont eu l’idée, pour célébrer le solstice d’été, de construire un bonhomme de bois et de le brûler. L’idée spontanée a attiré une vingtaine de personnes. Ils ont recréé l’expérience les trois années suivantes. »
3. Mario-Lemieux, bonjour, Michèle Nicole Provencher (La Mèche)
« Évidemment, mon intérêt marqué pour les arts, mes études en musique et mon bac en communication ne m’ont pas nui. Le simple fait d’avoir été contactée pour une entrevue avait fait mon bonheur. Avant de considérer déménager une heure plus tard dans les Maritimes, j’ai enquêté sur la réputation du centre en tant qu’employeur. Je savais à quoi m’attendre : travailler comme une folle pendant deux ans et revenir brûlée à Montréal. Je l’ai fait pareil. J’aime ça travailler. Je tire beaucoup de satisfaction de l’accomplissement de mes projets et donc, cumuler les heures, ça ne me fait pas peur. J’ai eu envie d’y aller avec la même passion qui mène certaines personnes à se lancer à corps perdu dans le CrossFit ou à passer une semaine à manger du sable avec des hippies à Burning Man. »
4. Marshall McLuhan, Douglas Coupland (Boréal)
« Quand Karen quitta la pièce, Lydia dit aux copines : “Les gens semblent toujours tomber amoureux pendant ce moment béni avant de voir l’autre révéler son comportement de dingue. Pauvre Karen.” Mais Karen se consola vite de sa rupture avec Bartholomew et, deux ans plus tard, elle était fiancée avec un type qui faisait des sculptures avec de vieux cartons d’emballage, qu’il alla exposer au festival Burning Man de Black Rock City, dans le désert du Nevada. Et la vie continua. Et Bartholomew devint plus vieux et plus dérangé. »
5. Six degrés de liberté, Nicolas Dickner (Alto)
« Elle ralentit imperceptiblement devant la maison Baskine, sombre et placardée, sur la porte de laquelle on verrait, s’il faisait jour, une pancarte RE/MAX qui jaunit depuis quelques mois. Lisa adresse un hochement de tête discret à l’énorme baraque. Les habitants du Domaine Bordeur se sont déjà encabanés pour la veillée du vendredi soir. En stationnant le Dodge, Lisa découvre une singulière décoration de Noël installée devant la maison des Miron : la Datsun a été ornée de guirlandes de lumières, et le père Noël est assis au volant, simili-Ray-Ban sur le nez. Lisa éclate de rire : la Datsun est parée pour le Burning Man. »
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