Depuis son lancement par la compagnie Mattel en 1959, Barbie est devenue un symbole de beauté idéalisée et d'aspirations pour de nombreuses générations. Il n'en demeure pas moins que son image corporelle et ses stéréotypes de genre suscitent la controverse. Depuis la sortie du film Barbie, différentes tendances émergent sur les réseaux sociaux si l'on se fie notamment aux carrousels de photos toutes roses et aux « mêmes » opposant la figure de Barbie à celle de J. Robert Oppenheimer. Un film biographique sur ce physicien, qui a dirigé le développement de la première bombe atomique, est aussi en salle en ce moment. Se trouvent ainsi à l'affiche deux films aux messages diamétralement opposés. Comme à leur premier week-end au box office, Barbie l’emporte dans les résultats de recherche de notre robot lecteur!

1. Drama queens, Vickie Gendreau (Le Quartanier)

« Sur le mur adjacent : des poupées Barbie de deux couleurs, des noires et des blanches. Un portrait de société. Des poupées Barbie avec des styles vestimentaires différents. Des poupées Barbie de toutes les couleurs qui sont collées à un ruban tue-mouches. »

 

 

2. Une sorte de nitescence langoureuse, Sylvie Bérard (Alire)

« Je me rappelle ma première Barbie, l’émoi qui m’a prise lorsque je l’ai déballée, que je l’ai fait bouger, que je lui ai créé de toutes pièces une vie. Heureusement, j’étais née à une époque de très grands bouleversements; ces poupées, désormais, étaient des créatures articulées, les genoux, les coudes, même les mains se pliaient. Un vrai délice pour les petites filles en mal d’aventure! Bien sûr, j’étais secrètement jalouse des rotules souples des G.I. Joe de mon petit voisin, mais je trouvais mes poupées plus jolies. »

 

3. Poupée, Monique Polak (La courte échelle)

« Assises en tailleur sur le tapis de la chambre de Florence, les filles discutaient. Dans un cadre argenté posé sur son bureau, le père de la jeune fille leur souriait. Il n’y a pas si longtemps, Florence et Gabrielle jouaient au Serpents et échelles et à la poupée Barbie sur ce même tapis rose pâle. Parfois, elles s’y amusaient tout l’après-midi : elles échangeaient des vêtements de Barbie, promenaient leurs poupées partout, et surtout, les faisaient tomber amoureuses. »

 

4. Montréal-Nord, Mariana Mazza (Québec Amérique)

« J’étais contente, mais quelque chose sonnait faux. Je n’avais jamais demandé une Barbie ou une poupée. Ce n’était pas mon genre de demande ou de caprice. Mais, comme je ne voulais pas décevoir ma mère, j’ai installé la maison sur la table du salon, j’ai mis de l’eau dans la piscine et je me suis éclipsée dans ma chambre pour réfléchir à ce qui me chicotait. Je n’avais pas de Barbie. J’avais sa maison, mais pas la personne qui devait y habiter. »

 

 

5. Burgundy, Mélanie Michaud (La Mèche)

« Je suis pas à ‘veille de me marier. Le mariage, ça avait l’air d’une autre affaire de “filles-princesses”, celles qui jouaient aux Barbie et faisaient toujours marier leurs poupées. Toujours avec le même gars : Ken. Je préférais laisser Ken aux autres. Il ne méritait pas toute cette attention, manifestement. De toute façon, j’étais pas son genre, pas plus que j’étais du genre “à marier”. »

 

 

6. Le boulevard, Jean-François Sénéchal (Leméac)

« Dans ma chambre, elle a ri en voyant la poupée Barbie dans mon lit. — Tu joues avec des poupées, Chris? Je me suis dépêché d’aller la mettre dans la valise. J’étais gêné, je voulais pas qu’elle pense que j’étais encore un enfant. — C’est juste un souvenir de maman. Ça m’aide à m’endormir, le soir. En plus, elle lui ressemble un peu, la Barbie. »

 

 

7. Moi aussi j’aime les femmes, Alain Labonté et Pénélope McQuade (Stanké)

« Enfant, je ne me souviens pas d’avoir été une si grande fan des princesses, mais j’avais des millions de Barbie! Et elles envoyaient toutes promener le pauvre Ken plus souvent qu’à son tour. Mes poupées siliconées conduisaient une Corvette rose, une rutilante moto, portaient les cheveux courts – j’étais forte sur les ciseaux, déjà à l’époque – et faisaient ce que bon leur semblait, souvent toutes nues. Tout ça dans un petit corps difforme qui est devenu le format le plus désiré de l’Occident. Décourageant. »

 

8. Eaux troubles et autres embruns, Camille Deslauriers (L’instant même)

« La vie de leurs poupées s’arrêtait pour un intermède qu’elles oubliaient aussitôt, et elles pouvaient reprendre la suite de leur histoire à elles, juste à elles, quand elles se retrouvaient enfin seules, toutes les deux, au sous-sol. D’ailleurs, toutes leurs Barbie et tous leurs Ken avaient un nom une profession une maison un mari une femme qu’ils conservaient au fil des années. Leur salle de jeu, c’était un autre monde. Un monde merveilleux. Si on pouvait faire la même chose dans la vraie vie… »

 

9. Anne-France Goldwater : Plus grande que nature, Martine Turenne (Libre Expression)

« Dans la maison de l’avenue Déom. On aperçoit la collection de poupées offertes par ma grand-mère maternelle. Je n’y touchais jamais! Je n’aimais pas les Barbie! Je n’aimais aucune poupée. Par contre, j’aimais les vêtements et les souliers de Barbie, rien de plus. Je préférais les livres aux jouets. »

 

 

10. Sept nuits dans la vie de Chérie, Danièle Vallée (Éditions David)

« Couturière, c’est mon métier. On disait que j’avais une âme d’artiste. J’ai tenté la peinture, le chant, l’écriture, mais c’est la couture qui m’a eue. Petite, je cousais des costumes pour ma poupée Barbie. Simplement. Des chemisiers sans manche avec des trous pour passer les bras, des jupes plissées à la taille et des robes de bal aux corsages ornés de perles de colliers démodés hérités de ma mère et de mes tantes. J’épatais mes copines. »

 

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