À l'aube de la 10e édition de la journée du 12 août, où plusieurs iront en librairie se procurer un livre québécois, nous étions curieux de demander à notre robot lecteur de rechercher des passages de livres présentant le lieu de la librairie, en faisant notamment l'éloge. Après tout, pour reprendre les mots de Bernard Werber dans Les Thanatonautes, « Le secret de la liberté, c'est la librairie ». Ce samedi, faites-nous découvrir votre librairie fréquentée et votre livre choisi en utilisant le mot-clic #12aoûtchezlesindépendants.

1. Le gardien de la norme, Jean-Pierre Leroux (Boréal)

« On entend parfois des auteurs, tel Jacques Poulin, parler de l’importance de la première phrase d’un roman pour le lecteur à la recherche du livre qui lui fera vivre des heures passionnantes. Dans une librairie, on manipule et on parcourt des livres, on lit la quatrième de couverture, ou quelques phrases prises au hasard (mais pas trop proches de la fin, qui nous renseigneraient sur la tournure de l’histoire), ou encore la première phrase, celle qui donne l’impulsion à un univers, le contient en germe. »

 

2. Passez au salon : 150 anecdotes de salons du livre, Hugo Fontaine et Isabelle Massé (Québec Amérique)

« Grâce à Comment devenir un monstre, j’ai reçu le Prix des libraires. Le soir de l’annonce, j’étais en état de choc. C’était la première fois que je gagnais quelque chose! Dans mon discours, lors de la remise du prix, j’ai raconté une anecdote de jeunesse : “Je remercie la première librairie que j’ai fréquentée, à Laval, où j’ai un jour volé un livre. Le propriétaire m’a rapidement rattrapé et il m’a chicané, car j’avais chipé un “mauvais livre”. Il m’en a alors suggéré un autre… qu’il m’a fait payer. J’ai depuis beaucoup de respect pour les livres et les libraires.” »

3. La floraison des nénuphars, Marie-Christine Chartier (Hurtubise)

« J’aime Montréal, comme on apprécie une nouvelle voiture plus récente, plus flashy, mais séjourner à Québec, c’est comme revenir aux sources. J’arrive un peu en avance à la librairie. Dès que je pousse la porte, je me sens à la maison. Quand j’habitais à Québec, je marchais toujours jusqu’à la succursale située sur la rue Saint-Jean pour acheter mes romans, même s’il y en avait une juste à côté de chez moi dans Saint-Roch, parce que Rosalie, ma libraire préférée, me dénichait chaque fois de nouveaux trésors. »

4. Cœurs de papier, Gabrielle English (Saint-Jean)

« Un immense lustre de verre est suspendu à un plafond haut orné de moulures anciennes. Des bibliothèques en bois sombre contiennent des livres du sol au plafond. Des présentoirs autour de moi mettent en valeur d’autres parutions. Je suis complètement subjuguée par le charme de l’endroit. — Cette librairie est absolument charmante! m’exclamé-je. J’aurais envie de toucher à tout, de m’asseoir dans un des fauteuils de cuir brun au fond de la boutique pour lire pendant des jours. L’endroit est à la fois invitant, ancien et mystérieux. »

5. Les bains électriques, Jean-Michel Fortier (La Mèche)

« Madame de Sainte-Colombe ne supportait pas la vue d’un espace vide sur les étagères, aussi la servante devait-elle descendre à la librairie dès que sa maîtresse finissait un livre pour le retourner et en choisir un nouveau. Le libraire reprenait le livre, toujours intact, et en fournissait un autre pour quelques sous, trop heureux de cette manne sans fin de livres à vendre et à revendre. »

 

6. Montjoie, Michel Ouellette (Prise de parole)

« Quand les clients se faisaient attendre, il déclamait des livres en anglais ou en français, de la prose ou de la poésie, un essai. Il aimait sortir les mots des livres, les libérer de la page, leur donner du souffle. Il y avait quelque chose de religieux dans cette pratique. Sa librairie devenait alors une église, un temple de la littérature. »

 

7. Toutes les vies possibles, Patrice Godin (Libre Expression)

« Dehors, un vent léger se lève, une fine pluie tombe, fin mars, je l’entends fouetter contre la fenêtre, la neige fond, la noirceur recule, laissant place à la pâle blancheur de l’aube. L’hiver s’achève, le printemps se fait hâtif. Après un rendez-vous avec mon physiothérapeute (un nouveau et, cette fois, on semble être sur la bonne voie), je fais un détour par la librairie Gallimard, boulevard Saint-Laurent, où je me procure le tome I de l’œuvre complète d’Hemingway à La Pléiade. »

 

8. Parole tenue : Les nuits d’un confinement, mars – avril 2020, Wajdi Mouawad (Leméac)

« Toute une mythologie existe au sujet de cet homme rare. Il se raconte que, dans le cas où quelqu’un lui réclamait un livre absent de ses étagères, il lui était déjà arrivé de demander au client de garder la librairie et, sans plus attendre, de sauter dans sa voiture pour aller chercher illico le livre chez l’éditeur.  »

9. Horoscopiques, Gilles Pellerin (L’instant même)

« La vie est déjà si prévisible, accordons-nous la fantaisie de l’imprévu. En vain : pas plus qu’autrefois mon point de vue n’avait de prise sur elle. L’analogie a fait “ploc” sur le plancher. Dommage : elle me plaisait bien — je parle de l’analogie. Qu’un personnage de roman entre dans une librairie, ouvre un livre dans lequel il reconnaît sa propre vie après avoir posé l’index au hasard sur un passage, je veux bien, et, qu’à partir de la page 111, disons, ce soit sa vie à venir qui se mette à défiler, je ne dis pas non. »

 

10. Y a juste les folles qui changent pas d’idée, Joanie Mailhot Poissant (De Mortagne)

« Après avoir passé plusieurs années à me chercher sur le plan professionnel, je me suis enfin décidée, l’année dernière, à faire un certificat en gestion d’entreprise. Mon but : prendre la relève à la tête de la Librairie Marchand, gérée par ma famille depuis plusieurs générations. Je suis donc la fierté de mon père, qui sent enfin que notre héritage familial est en bonnes mains (pression × 1000). »

 

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