Ça y est, les étudiants et étudiantes ont choisi leur lauréate. C’est Emmanuelle Pierrot, pour son premier roman La version qui n’intéresse personne, qui remporte les honneurs.

Le Prix littéraire des collégiens et collégiennes en est un qui ravit particulièrement les passionnés de littérature, tout comme les finalistes et la personne lauréate. Bien sûr, tout prix littéraire un tant soit peu important suscite une certaine effervescence de la part du milieu du livre, mais celui des collégiens et collégiennes a un petit quelque chose de plus. En effet, d’être conscient que de jeunes femmes et de jeunes hommes se sont mobilisés autour de plusieurs œuvres littéraires afin d’en discuter, d’échanger sur leurs impressions et éventuellement argumenter pour défendre leur favori est profondément gratifiant. Non pas qu’un jury adulte ait moins de mérite, mais de faire reconnaître la pertinence et les qualités d’un livre par de jeunes adultes permet sans doute d’éprouver un certain sentiment de validation. Que des adultes en devenir approuvent une œuvre laisse à penser qu’ils se sont reconnus, qu’ils ont été touchés ou bouleversés, et que cette œuvre s’inscrit dans le présent, et peut rejoindre plus d’une génération de lecteurs et de lectrices.

Publié au Quartanier, La version qui n’intéresse personne a attisé la curiosité dès sa parution en septembre dernier. Libraires, journalistes et autres professionnels du livre en ont fait l’éloge rapidement. Léo Mario-Jetten, de la Librairie L’Option, en a dit ceci : « Lieu de toutes les intensités, le Yukon a trouvé son livre. Il nous rappelle que les bourreaux sont aussi humains et que les victimes sont aussi imparfaites. Dans une narration dure et des paysages ouverts, les personnages se questionnent sur ce qui est considéré droit, mesquin ou vertueux. Ils éprouvent les dérives occasionnées lorsqu’on entreprend de se faire justice soi-même. Le Nord est là, tout comme le slut-shaming, les addictions diverses, le punk et les anars, le militantisme et ses limites. Sûrement qu’il faut le lire dans une frénésie compulsive, suivant ce que le soleil de minuit disjoncte dans les cerveaux, printemps après printemps. Ça brise le cœur; c’est magnifique. On n’en sort pas indemne. »

Le Prix des collégiens et collégiennes proposait aux cégépiens et cégépiennes participants une liste de cinq finalistes, déterminés par un jury composé de Naomi Fontaine, de Josée Boileau et d’Antonin Marquis. Emmanuelle Pierrot était confrontée à Éric Chacour, pour Ce que je sais de toi, à Jean-Christophe Réhel pour La blague du siècle, à Louis-Daniel Godin pour Le compte est bon et à Mikella Nicol pour Mise en forme. Le Prix des collégiens et collégiennes est doté de la bourse Bourgie-Lemieux de 5000$. La version qui n’intéresse personne est également finaliste pour le Prix des libraires du Québec et le Prix littéraire France-Québec.

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