Étiez-vous du public du Gala des 38es prix Gémeaux animé par Pierre-Yves Lord? Aviez-vous voté pour le prix Gémeaux du public pour l’émission coup de cœur de l'année? Votre émission l'a-t-elle remporté? Les prix Gémeaux existent depuis 1987 et ils se déclinent aujourd'hui en une centaine de catégories pour récompenser les créateurs et créatrices du petit écran et des médias numériques. Du haut de leurs plus de 30 années d'existence, ces prix se voient nommés dans plusieurs œuvres de littérature québécoise. Notre robot lecteur a identifié des extraits, certains rappelant notamment de précédents galas.  

1. Ma vie en trois actes, Janette Bertrand (Stanké)

« Ma deuxième série traite de la jalousie. Ayant été jalouse, je sais que ce sentiment naît du peu d’estime qu’on a de soi-même; quand j’ai commencé à avoir confiance en moi, j’ai cessé d’être jalouse. Je veux explorer ce qui fait qu’on passe de la jalousie naturelle à la jalousie maladive. Je dévore tout ce qui a été écrit sur le sujet (peu de choses, en somme). Je consulte des psy et la série prend forme. C’est Marcel Lebœuf qui sera mon jaloux et Macha Limonchik, sa femme. Les répétitions sont ardues, car il faut fouiller jusqu’au tréfonds de l’âme humaine. Je dirige les comédiens et je sens que je possède à fond ce métier. La preuve : les acteurs qui jouent les grands rôles de mes textes gagnent à coup sûr (ou presque) un prix Gémeaux. J’aime les acteurs, j’ai une grande admiration pour leur capacité à entrer dans la peau des autres. Chacune de mes dramatiques est une véritable histoire d’osmose amoureuse avec les acteurs. On se fait confiance. Ils savent que je ne veux qu’une chose : qu’ils soient bons. La série sur la jalousie est aimée et Marcel reçoit un Gémeaux pour sa performance. »

2. Normand Brathwaite, Isabelle Massé (Québec Amérique)

« Et à compter de 1988, plusieurs personnes le poussent vers l’animation. Parmi eux, la haute direction de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision qui le choisit comme animateur du gala des Gémeaux, à la suggestion de Marcelle Sanche. On pressent Normand pour succéder aux animatrices Dominique Michel et Denise Filiatrault à la barre de la grande célébration de la télévision. En acceptant le poste, Normand sait toutefois dans quel bateau émotionnel il s’embarque et qu’il en a pour des heures et des heures à peaufiner son rôle d’animateur. Mais Denise Filiatrault, la metteure en scène du gala, le sait moins… Lors des répétitions, elle ne cache pas son désarroi face au manque d’expérience de son p’tit Patrice de Chez Denise. En bouclant la répétition générale, à vingt-trois heures, la veille du gala, Normand l’entend d’ailleurs dire au réalisateur : — Le p’tit, qu’est-ce que tu veux? lance sans retenue Denise Filiatrault. Il n’est pas animateur. On s’excusera auprès du public demain! S’il compte sur Johanne pour le rassurer, en cette veille des Gémeaux, c’est raté! »

3. Copilotes, Sophie Laurin (Hurtubise)

« —Dans la catégorie du premier rôle féminin comédie, les actrices en nomination sont… Sara a jeté un œil aux feuilles du pool pendant que défilait à l’écran un extrait de la performance de chaque comédienne rivalisant pour le prestigieux Gémeaux. — C’est divisé. JP et moi, on vote pour Suzanne Clément dans Les hauts et les bas de Sophie Paquin, Sébastien pour Lynda Johnson dans Rumeurs et Marjorie pour Nathalie Mallette dans Histoires de filles. C’est finalement Suzanne Clément qui a mis la main sur le trophée. Une annonce qui a provoqué chez Sara et Jean-Philippe une danse de la victoire spontanée. Sébastien et moi avons été obligés de nous incliner devant le savoir de la première et la tricherie du second. Ce soir-là, c’est Sara qui a remporté les honneurs en devenant la grande gagnante avec une fiche de prédictions presque parfaite. Ce n’était pas si surprenant : quand il était question de vedettes, l’étudiante en comm avait toujours le dessus. Bien qu’à mon sens, il y avait un autre grand gagnant ce soir-là, et c’était le lien qui nous unissait tous les quatre. »

4. J’écris, tu aimes, ça chie, Diane Lavoie (Libre Expression)

« Toute seule, ça veut aussi dire qu’on ne célèbre pas grand-chose, à part la survie quotidienne. Vous savez, tous ces petits bonheurs qui ne pèsent rien en réussite : ‘‘Tu sais quoi, aujourd’hui, j’ai retrouvé les pyjamas!’’ On dit que la vie est belle parce qu’elle est la somme de plein de petites joies. À ne jamais les partager, on finit par ne plus les voir, et à ne jamais voir les petites joies, on perd de vue les plus grosses. ‘‘Ah bon? Tu as gagné un prix Gémeaux? Tu ne l’as pas dit?’’  À qui? Quand on n’entend jamais l’écho, on finit par arrêter de parler. Toute seule. Ça veut aussi dire qu’on ne nous dit jamais: ‘‘Je t’aime, tu es ce que j’ai de plus beau.’’ Ou : ‘‘Tu me fais du bien.’’  On ne se sent jamais tout à fait la nécessité d’exister, sauf quand il faut terminer ce qu’on a commencé, seule, en remplissant tous les engagements qu’on a pris. Ainsi peut-on, au moins, se justifier d’exister. Jamais une paire d’yeux pour apprécier ce qu’on fait ou ce qu’on est, jour après jour. Après jour. »

5. Délinquant un jour, artiste toujours, Michel Forget (La Semaine)

« La prochaine série à laquelle je participe est marquante, puisqu’elle m’a fait gagner le prix Gémeaux 1996, catégorie Meilleure interprétation premier rôle masculin : téléroman. Je parle évidemment de mon rôle de Julien Bordeleau dans Les machos de Lise Payette à Télé-Métropole. Avec Louise Turcot, un porte-bonheur… Je me souviens encore très bien de l’appel de madame Payette. Je suis sur le boulevard Décarie, je m’en vais chercher ma nouvelle voiture, une Volvo, chez un concessionnaire dans le nord de la ville. Mon téléphone sonne. Madame Payette me demande ce que je fais en ce moment. Je suis très surpris de son appel. Elle m’a déjà invité à Appelez-moi Lise, je la connais donc un peu. Avec Jacques Fauteux, elle m’avait fait raconter des pans de mon histoire durant l’émission : Boscoville, le théâtre, etc., et elle avait apprécié mon entrevue, paraît-il. ‘‘Pourriez-vous passer au bureau après être allé chercher votre voiture? On vous attend.’’  »

6. Le nid de pierres, Tristan Malavoy (Boréal)

« Une rencontre avait suivi, puis une autre. L’histoire de Laure avec son type était à bout de souffle, elle aussi. Elle n’avait pas résisté à cette électricité qui passait entre nous deux quand les yeux de Laure, tellement mobiles par ailleurs, se plantaient dans les miens comme des colibris qui auraient enfin trouvé où se poser. J’avais été un peu vexé qu’elle n’ait pas du tout suivi Objets perdus, la série télé dont j’étais l’auteur et qui m’avait valu une forte attention médiatique et quelques récompenses, dont le prix Gémeaux du meilleur texte de téléroman en 2004. En même temps, son petit côté en marge des phénomènes de l’heure, intello soft plus attirée par ses livres que par les rendez-vous télévisuels, m’avait plutôt séduit. Le sentiment n’avait pas grand-chose à voir avec la flamme de notre enfance, qui nous avait conduits à quelques naïfs baisers dans les sentiers du mont Girard, durant l’été qui avait suivi la fin du primaire. »

7. Lâchez pas, les gars! D’anciens cancres témoignent, collectif (Éditions La Presse)

« Improvisateur, metteur en scène, enseignant et acteur, Claude Laroche compte plus d’une cinquantaine d’années d’expérience à la télévision, au cinéma et au théâtre. Lauréat d’un prix Gémeaux pour son rôle de ‘‘mononc’ Fred’’ dans la série télévisée Les Bougon, c’est aussi ça la vie, il a appris son métier ‘‘sur le tas’’ après avoir abandonné ses études à l’École nationale de théâtre du Canada en 1968, frustré par la conception trop classique de l’enseignement. »

8. Mistassini, Marjorie Armstrong (XYZ)

« Ça fait quand même un bout que je n’ai plus de fun. Je suis certaine que même Gandhi a déjà gossé quelqu’un parce qu’il était en boisson. Cela dit, il a sûrement choisi la sobriété pour que les autres se sentent toujours plus mal d’être des personnes moins parfaites que lui. Les végétaliens produisent cet effet-là aussi. Bref, last call, enfin. Un gars pas laid, avec qui je me rappelle vaguement avoir frenché au party des Prix Gémeaux où j’étais le ‘‘plus un’’ d’une amie, me regarde avec les yeux cross-side de shooters et m’envoie un : — Aweyyyeeee, une dernière touuuuune! C’est ma fêteeeee. Je lui ai solidement cassé sa fin de soirée avec mon air de grosse amère qui vient de vieillir d’un an à jeun, en lui lançant : — BEN MOI AUSSI! D’une tristesse infinie. »

9. Faire aimer l’histoire, Jacques Mathieu et Denis Vaugeois (Septentrion)

« Il était entendu que les documents visuels occuperaient majoritairement l’écran. Lacoursière serait le narrateur; on l’entraîne d’abord à jouer les Guillemin, mais Carle avait sa petite recette. Jacques raconte qu’il devait être bref, de même que les invités. ‘‘Gilles aimait me lancer, un peu à l’improviste, sur un sujet. Je commençais à répondre, et au montage souvent on coupait le début et la fin. Gilles allait à l’essentiel. J’aimais le résultat. J’étais conscient que si je m’étirais sur la question, tout devenait un peu compliqué.’’ Le résultat est génial si l’on en juge par l’accueil obtenu. Ce documentaire mérite en 1997 trois prix Gémeaux : l’un dans sa catégorie, l’autre pour la réalisation et un troisième pour la recherche documentaire. Nous voici devant un Lacoursière qui a construit et développé un contenu historique où s’additionnent ses diverses expériences. »

10. OMG! (t. 6) : Texte-moi… ça presse!, Catherine Bourgault (Les Éditeurs réunis)

« Je vais devoir retourner à l’épicerie demain. Mon frère a fait un cuisinier de lui-même et a ouvert la boîte de linguines pour nourrir Miss Parfaite. Je me sauve dans ma chambre avec mon bol. Je suis incapable de rester à la table avec eux et de les écouter parler du spectacle qu’ils préparent. Ils font la mise en scène de tous les numéros et, en plus, ils animeront la soirée. Ils se prennent pour Véronique Cloutier et Éric Salvail au gala des prix Gémeaux. En beaucoup moins drôles. »

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