L'arrivée de l'automne est un moment de transition où la brise est plus fraîche et la nature commence à se transformer. Cette transformation crée un paysage pittoresque et enchanteur. Dans la littérature, les paysages automnaux sont souvent décrits avec passion, mais parfois avec lassitude tandis que s'opère le deuil des chaudes nuits d'été. Grâce à notre robot lecteur, nous avons soulevé des citations qui racontent l'automne avec une grande force évocatrice. On ne peut passer sous silence que l'automne, c'est aussi synonyme de rentrée littéraire!

1. Une fille louche, Sylvianne Blanchette (Hamac)

« L’automne n’est pas désolé. Froid, certes, mais pas désolé. Même quand toutes les feuilles ont quitté leurs branches. Et que le ciel est gris. L’automne n’est pas désolé. Ses paysages non plus. Une saison qui change autant de décors en si peu de jours ne peut l’être. Elle ne peut qu’être fière. De préparer le terrain, d’annoncer le blanc. L’automne n’est pas désolé. Même s’il a deux faces. La première toute colorée et la seconde plus terne. L’automne ne s’excuse pas de sa métamorphose. Il ne se justifie pas. Même quand les gens oublient les rayons de soleil et l’air frais propres au début de cette saison. Ou quand ils se plaignent de la pluie. L’automne n’est pas désolé. »

2. 30 km : Une histoire épique de la météo, Christopher Dewdney (L’Homme)

« Dans son livre Songs: Set Two – A Short Count, le poète américain Ed Dorn fait allusion aux couleurs automnales qu’il a vues un jour en franchissant la frontière entre l’État de New York et le Canada : ‘‘On a passé la frontière/Dans le lysergium de septembre.’’ Je ressens moi aussi l’appel mammalien, le frisson de l’automne, bien que l’emporte mon immense nostalgie de l’été, ma saison préférée. L’automne peut inspirer au poète une intense illusion de paradis perdu, une tristesse pathétique, le deuil d’un amour mort. »

3. Des forêts pour sauver le climat, Peter Wohlleben (MultiMondes)

« Des études scientifiques menées sur plusieurs années ont montré que les variétés d’arbres arborant des feuilles rouges en automne luttaient contre un nombre particulièrement élevé d’espèces de pucerons qui avaient jeté leur dévolu sur elles. Il semble y avoir là une coévolution, autrement dit un développement de concert entre manger et être mangé, attaque et défense. Mais, redisons-le : les pucerons ne distinguent pas le rouge. Pourtant, des études ont montré que les arbres au feuillage rougissant étaient moins souvent la cible de ces parasites.  »

4. Jenny Sauro, Marc Séguin (Leméac)

« Mais Jenny voulait plus que tout au monde manger encore longtemps des concombres frais dans la crème ou un sandwich aux tomates-mayonnaise. Alors elle s’attaquait à la fraîcheur des soirs d’automne, sans sourire, avec l’idée qu’il resterait pendant quelques semaines des bons légumes frais à manger. Le résultat en valait la peine, elle se le disait chaque fois qu’elle mangeait des légumes frais. Les concombres d’automne sont plus petits, mais plus sucrés. Plus mous aussi. Il suffit de les mettre dans une chaudière d’eau froide le temps d’une nuit pour qu’ils soient craquants le lendemain. Son père savait ces choses, et il les lui répétait chaque année, avec l’espoir qu’elle apprenait et se rappellerait comment ‘‘faire comme lui’’ quand il ne serait plus là. »

5. Antoine : Opération coup de vent, Valérie Fontaine, Tommy Doyle (Fonfon)

« Antoine profite de la belle journée quand, soudain, quelque chose lui effleure la joue. Est-ce le souffle chaud du vent? Le doux baiser d’un papillon? Le garçon sent son cœur bondir lorsqu’il découvre à ses pieds… une feuille morte. Une grande feuille orangée, sèche comme du papier, qui lui annonce que l’automne s’est encore installé cette année. ‘‘L’été doit revenir’’, décide Antoine, confiant. Il ne veut pas des couleurs flamboyantes que ses parents aiment tant. Il aime le vert, du plus pâle au plus foncé, le vert de sa saison préférée. »

6. Maria Chapdelaine, Louis Hémon (BQ)

« Partout l’automne est mélancolique, chargé du regret de ce qui s’en va et de la menace de ce qui s’en vient; mais sur le sol canadien, il est plus mélancolique et plus émouvant qu’ailleurs, et pareil à la mort d’un être humain que les dieux rappellent trop tôt, sans lui donner sa juste part de vie. À travers le froid qui venait, les premières gelées, les menaces de neige, l’on retardait pourtant et l’on remettait de jour en jour la moisson pour permettre au pauvre grain de dérober encore un peu de force aux sucs de la terre et au tiède soleil. Il fallut moissonner pourtant, car octobre venait. »

 

7. Bisous : Récits, Jean O’Neil (Libre Expression)

« Le tout se fait en douceur, car l’été passe la main à l’automne très discrètement, avec des paniers de fruits, de fleurs et de feuilles rousses, avec des bruits d’enfants dans la rue aux belles heures de l’après-midi, avec des parfums de brumes humides qui traînent sur les pelouses, les jardins, les terres labourées. La passation des pouvoirs n’a rien de tonitruant comme le soudain éclatement du printemps ou la brusque arrivée de l’hiver qui peut s’imposer en l’espace d’une nuit. Non. L’automne est la moins fantasque des saisons, la plus conciliante, et tout se fait à petits pas. Mais au contraire de l’automne, la rentrée est un branle-bas de combat époustouflant, car les adultes rentrent en même temps que les enfants et, là, ça bardasse dans les entournures. »

8. Survivre jusqu’à demain, Brigitte Jobin (De Mortagne)

« J’ai toujours adoré l’automne pour ses feuilles qui changent de couleur, ses soirées propices à s’emmitoufler pour regarder un bon film et sa température parfaite pour de longues promenades. Les journées raccourcissent, mais la luminosité est exceptionnelle et les couchers de soleil sont extraordinairement beaux. Ces tons de rouge et d’orange que seul l’automne sait nous offrir m’émerveillent toujours. L’air sent bon et je trouve à cette saison un côté paisible et romantique. Chaque fois que revient septembre, je m’assure d’avoir fait une provision de chandelles qui sauront réchauffer mon cœur lorsque les derniers redoux nous auront quittés pour quelques mois. Cette année, je vis un automne semblable à ceux des années précédentes. »

9. La première pluie, Camilien Roy (Perce-Neige)

« L’automne, déjà confortablement installé, avait recouvert le flanc des montagnes de rouge, d’orange et de jaune. Seuls quelques groupes d’épinettes et de pins isolés étaient restés indifférents aux changements de température. Dans les accalmies de la rivière, aussi grise que les nuages, on voyait flotter par centaines des feuilles multicolores que les grands vents, avec insolence, avaient arrachées aux arbres. Presque silencieux, le train avalait les rails qui se tordaient pour suivre le cours de la rivière. Réveillés par cette lumière avare qui se glissait lentement dans le wagon, les quelques passagers qui étaient encore couchés se retournaient péniblement sur leurs sièges, cherchant à prolonger une nuit de sommeil trop courte. »

10. Les suicidés d’Eau-Claire, Éric Mathieu (La Mèche)

« Cet après-midi, Sybille est heureuse, ou en tous cas, elle n’est pas malheureuse. Dans ces moments solitaires au milieu de la nature, elle est calme et rassurée. Elle n’a pas de crise d’angoisse. Elle n’a pas peur, puisqu’elle est chez elle. Il faut en profiter, car l’automne réclamera bientôt toute sa place. Les feuilles jaunies, les roseaux fanés, la pluie; l’étang sera en désolation et en attente d’une vie nouvelle jusqu’au printemps. Les grenouilles vont se faire discrètes et disparaître petit à petit pour s’enfoncer dans le fond vaseux de l’étang. »

 

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