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Laurel, la nuit

L’autrice nous permet de nous immiscer dans l’intimité de Laurel, une jeune Montréalaise qui tente en vain de fuir sa vérité. Dans un mélange hétérogène d’amour et d’anxiété, de flots de pensées et de discussions banales, d’hommes et de femmes, on peut y voir un personnage qui cherche désespérément à ne pas affronter ses problèmes. La nuit, sa seule issue, lui offre le stimulus nécessaire, quoique frivole, à reporter ces fatidiques moments de confrontation. Ce cocktail de punchlines poétiques et de métaphores de design intérieur nous emporte dans une transe. On ne peut rester indifférent à Laurel qui, à travers ses aventures nocturnes, semble si proche de nous sans vraiment l’être. Peut-être sommes-nous tous un peu Laurel à notre façon?

Granby au passé simple

Un peu plus d’un an après Le cigare au bord des lèvres, un premier roman au ton délibérément cabotin et scatologique, Akim Gagnon se fait ici le douloureux chantre de l’amour filial dans tout ce qu’il peut avoir d’inconditionnel, de navrant et de tragique. Entre les humeurs changeantes d’un père pour qui il éprouve autant d’admiration que de crainte, l’enfance qui s’étiole doucereusement, la lointaine présence de son frère et l’inconfort du boulier pris dans son estomac, le jeune Akim fait son gros possible pour garder la tête hors de l’eau alors que le fragile équilibre familial tangue dangereusement. Une autofiction émouvante et courageuse, qui aborde avec franchise et sensibilité le mal-être de ceux qui voudraient aider, mais ne savent pas comment.