Photo : © Buchet-Chastel

1. Brésil : Hallucinations au cœur de la jungle
Celles qu’on tue
Patricia Melo (trad. Elodie Dupau) (Buchet-Chastel)
Plongeon au cœur de la jungle hypnotique et de son ayahuasca, plongeon au cœur de la violence contre les femmes et contre la nature, plongeon dans les injustices à grande échelle : ce roman de Patricia Melo met en scène une jeune avocate brésilienne qui, en pleine forêt amazonienne, s’initiera à des rites ancestraux afin de mieux comprendre le procès des assassins d’une jeune indigène. Teinté de réalisme magique, ce roman réveille la colère et met en scène l’impitoyable destruction. En librairie le 4 octobre

 

Photo : © Pascal Perich

2. États-Unis : Le fric de New York
Trust
Hernan Diaz (trad. Nicolas Richard) (L’Olivier)
En se jouant astucieusement des assises de la fiction pour mieux soulever de grandes questions sur l’origine des richesse, Trust propose un roman en quatre parties de genres littéraires différents (un roman dans le roman, une autobiographie en cours, le journal intime de l’épouse et un mémoire). Chacune de ses parties révèle une face cachée de cette histoire qui met en scène un riche financier dans le Wall Street de 1929, en pleine Grande Dépression. Ce livre, dans sa version originale anglaise, a remporté le Pulitzer 2023 et fut de la liste longue du Booker Prize 2022. En librairie le 6 octobre

 

Photo : © Odile Motelet

3. Congo : La Jeanne d’Arc africaine
La reine aux yeux de lune
Wilfried N’Sondé (Robert Laffont)
La reine aux yeux de lune, qui donne si poétiquement son nom au titre de ce livre, est une véritable Jeanne d’Arc africaine, dont les discours de résistance sont puissants, magnétiques. Une femme qui, au cœur du Kongo dès la fin du XVIIe siècle, est vue par certains comme une sainte, celle qui sauvera le peuple, et par d’autres comme une vulgaire sorcière. Les conflits qui déchirent le peuple sous occupation portugaise sont grands, leur terre n’est plus que désolation. Qui, si ce n’est de Kimpa Vita, pourra porter la parole des opprimés?

 

 

Photo : © Glen Gratty

4. Nigéria : Sacrifices et politiques
Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde
Wole Soyinka (trad. David Fauquemberg et Fabienne Kanor) (Seuil)
En abordant la corruption des élites dans un Nigéria imaginaire, ce roman signé par l’auteur nobélisé Wole Soyinka raconte comment une société secrète vendant des parties d’humains à des fins sacrificielles vient bouleverser, notamment, quatre personnes que le roman suivra. C’est que cette fraude sordide et d’immense envergure est connue, voire maintenue, par de hauts dirigeants politiques et religieux. Avec ce roman, l’éminent Wole Soyinka continue sa critique de la sombre gouvernance du Nigéria. En librairie le 13 octobre

 

 

Photo : © Hannah Mentz

5. Zimbabwe : Des efforts en cendres
Ce corps à pleurer
Tsitsi Dangarembga (trad. Nathalie Carré) (Mémoire d’encrier)
Finaliste au Booker Prize 2020, ce roman écrit à la deuxième personne aborde les utopies avortées d’une jeune femme dans un Zimbabwe aux tensions raciales présentes, au patriarcat contraignant et à la précarité sociale difficile; la lutte pour l’indépendance du pays a laissé ses traces. L’antihéroïne de ce roman est une femme noire éduquée qui accumule malheureusement les erreurs qui marqueront sa vie, ses efforts.

 

 

Photo : © Begoña Rivas

6. Mexique : Celui d’hier, celui d’aujourd’hui
Des cendres dans la bouche
Brenda Navarro (trad. Sarah Laberge-Mustad) (Mémoire d’encrier)
Avec son écriture énergique, Brenda Navarro brosse le portrait d’une famille déchirée à la suite du suicide du frère de la narratrice. Du Mexique chez leurs grands-parents à Madrid où ils n’arrivèrent pas à prendre leurs marques, puis de Barcelone jusqu’à un retour dans un Mexique qu’ils ne reconnaissent plus : la narratrice retrace le parcours de sa fratrie — formée de ses deux frères et d’elle —, un parcours marqué par l’abandon, la xénophobie, la recherche d’un destin. Navarro, c’est une voix littéraire hispanophone incontournable.

 

Photo : © Urban Zintel

7. Autriche : Vienne après les décombres
Le café sans nom
Robert Seethaler (trad. Elisabeth Landes et Herbert Wolf) (Sabine Wespieser)
En 1966, en plein cœur de Vienne, alors que la guerre est enfin derrière, un homme réunit ses économies et ouvre le « Café sans nom », un lieu où les gens viennent prendre un verre, partager leurs douleurs, peines, joies, espoirs. La guerre a laissé des traces, et certains sont plus habiles que d’autres pour continuer debout. Ce roman, tout en mélancolie et sensibilité, se lit comme un hommage aux gens ordinaires qui continuent sans choir. En librairie le 18 octobre

 

 

 

Photo : © Francesca Mantovani/Gallimard

8. Sierra occidentale : Terres foulées par des Antigone modernes
Le Tiers Pays
Karina Sainz Borgo (trad. Stéphanie Decante) (Gallimard)
Le Tiers Pays, c’est le nom donné à un cimetière illégal aux confins de la Sierra orientale, là où souhaite se rendre notamment Augustias Romero, une jeune migrante qui souhaite offrir une sépulture digne de ce nom aux siens. Mais la route est parsemée d’hommes en mode domination qui veulent contrôler cette zone : des passeurs, des guérilleros, des narcotrafiquants et des militaires.

 

 

 

À lire aussi
Italie : Le pavillon des oiseaux, Clélia Renucci (Albin Michel)
Italie : Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste)
Ghana : Sa seule épouse, Peace Adzo Medie (L’Aube)
Haïti : Le violon d’Adrien, Gary Victor (Mémoire d’encrier)
Haïti : Voix Éclairs Tonnerres, Myriam J.A. Chancy (Remue-ménage)
La Réunion : Le fruit le plus rare, Gaëlle Bélem (Gallimard)

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