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L’âge des accidents

Celle qui nous avait offert le délicat Trois réveils, un récit empreint d’une authenticité rare, revient à la charge avec un roman en diptyque, sanguin et percutant, qui explore les diagonales de la survie et les relations qui se nouent et s’étiolent, sillonnant au passage les innombrables points de bascule qui nous submergent sous la glaise autant qu’ils nous ramènent sur terre et nous façonnent. La romancière multidisciplinaire réussit à saisir ces zones d’ombre et ces remous, à les encapsuler pour nous apprendre à mieux les comprendre. Car l’âge des accidents — petits ou grands, passagers ou indélébiles — est celui de tous les jours. Un roman en deux temps et à la narration alternante, trouble et pourtant serein. Un livre humain.

Les enfants de chienne

C’est un mélange de voix qui emporte le lecteur dans ce roman où la ramification de plusieurs destinées définit l’intrigue. Le point de départ est commun : Val Grégoire, petit village perdu en Haute-Côte-Nord. On y rencontre un trio inséparable formé de Louise, Marco et Laurence, dont l’amitié contribue pour chacun à donner un sens à la vie, ou simplement un peu d’espoir dans un quotidien sans surprise. L’adolescence viendra bouleverser ce fragile équilibre. Aucun ne pourra échapper au tragique qui semble imprégner les existences dont la genèse est liée à ce coin de pays. La narration multiple offre au lecteur la possibilité de percer l’intimité des personnages sans être déroutante. C’est d’ailleurs une des forces du roman, tout comme l’intrigue menant à une finale plutôt insoupçonnée.