Québec BD propose jusqu’au 28 février une exposition rétrospective sur le bédéiste québécois Guy Delisle installée au Centre De Plein Air Beauport (95 Rue de la Sérénité, Québec, QC G1C 8G7), à Québec. Grand fervent de voyage, l’artiste a mené sa barque de la Chine à la Corée du Nord jusqu’en Birmanie en passant par Israël pour finir par coucher ses périples sur papier. L’exposition retrace l’histoire de ses dessins percutants et empreints de réalisme.

Dans cette exposition éphémère, le public peut se promener pour découvrir une affiche biographique, mais aussi quelques succès de Guy Delisle. Les passants se retrouvent à lire certaines planches de Chroniques birmanes (2007) racontant son expérience du pays après avoir suivi sa femme qui travaillait en Birmanie pour Médecins sans frontières. Pour les nostalgiques de l’enfance, certaines planches de son œuvre Louis au ski (2006) sont exposées et viennent remplir les cœurs d’anecdotes familiales. « C’est en puisant dans mes souvenirs de ski en famille au mont Sainte-Anne que j’ai dessiné cet album », peut-on lire sur une affiche de l’exposition.

Après des années à décrire sa vision bien personnelle des conflits d’ailleurs, Guy Delisle a publié en janvier 2021 son plus récent ouvrage, Chroniques de jeunesse, un hommage à sa terre natale, le Québec. Né à Charlesbourg, l’auteur vit depuis plusieurs années en France. Cependant, ses souvenirs d’enfance sont nourris par ses racines. Dans Chroniques de jeunesse, le bédéiste revient sur son passé d’adolescent en parlant de ses trois étés en tant que travailleur à l’usine de papier, où son père a également exercé toute sa vie. Dans ce nouveau voyage littéraire, il dresse un portrait du monde ouvrier, mais questionne aussi sa relation complexe avec son père.

« Je suis de nature réservée, il est vrai. J’avais à l’origine fait beaucoup plus de pages sur mon père, qui, au final, ont été coupées puisqu’elles n’étaient pas nécessaires. Comme lecteur, je ressens assez vite un malaise lorsque mes collègues abordent des sujets trop personnels dans leurs œuvres », avoue-t-il lors d’une entrevue accordée à la revue Les libraires en février 2021, sous la plume de Jean-Dominic Leduc.

L’année 2021 a été une succession de réussites pour Guy Delisle. En plus de la sortie de Chroniques de jeunesse et de l’apparition de son nom dans le Larousse 2022, l’auteur a également publié Comment ne rien faire aux éditions La Pastèque. Cette compilation de courts récits et illustrations précédemment publiés remet de l’avant le talent du bédéiste pour les histoires intimistes et surprenantes toujours exécutées avec finesse.

Notamment grâce à des expositions extérieures qui prônent l’art de la BD, comme celle-ci, Québec est d’ailleurs devenue en 2017, la première ville francophone à décrocher le titre de « Ville littérature » faisant partie du réseau mondial des villes créatives de l’UNESCO. Une renommée gagnée grâce à des artistes comme Guy Delisle, qui a assurément participé au rayonnement de cette ville!

Photo : © Pierre Duffour

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