Christian Quesnel évolue depuis plus de trente ans dans le milieu littéraire, il a remporté plusieurs prix, a fait rayonner son talent jusque par-delà les océans. Il a récemment cosigné la BD documentaire Mégantic : Un train dans la nuit (Écosociété) ainsi que La cité oblique (Alto), inspirée des récits fantastiques de H. P. Lovecraft sur ses passages à Québec. Cette saison, il fait paraître l’impressionnante BD biographique Dédé (Libre Expression), un retour sur la vie du chanteur des Colocs.

Le travail du bédéiste nécessite d’aller au-delà de la planche à dessin. Pour Dédé, vous avez interviewé plusieurs personnes qui ont connu ce chanteur. Quelle place la notion d’humanité a-t-elle prise dans ce projet biographique?
J’ai rencontré des personnes formidables qui ont connu André de façon intime et qui l’ont aimé. Je me suis lié d’amitié avec certains, ce qui ajoutait à l’immense responsabilité de respecter l’intégrité du sujet, sans complaisance ni voyeurisme. Je crois que le fait que je n’étais pas un fan des Colocs a inspiré leur confiance. Comme avec Mégantic, des liens forts vont se poursuivre au-delà de la bande dessinée. Dédé continue de créer des liens entre les gens…

Votre travail artistique en est un qui se démarque : une grande liberté est accordée à la façon dont les images sont déployées ainsi que dans le choix des angles et des couleurs, faites de traits vigoureux et de différents camaïeux explosifs, et ce, bien que votre style soit des plus réalistes. Selon vous, qu’est-ce que cette façon de mettre en images la vie de Dédé Fortin apporte de plus dans l’expérience du lecteur?
Les nombreux documents qu’André Fortin nous a laissés nous permettent de plonger dans sa personnalité la plus intime. Je voulais que le lecteur ait cette possibilité d’entrevoir qui il était réellement, au-delà de Dédé et des Colocs. Pour ce faire, j’ai utilisé tous les outils disponibles comme la couleur, mais aussi le réalisme du dessin puisé à même les photos d’archives. Le seul but étant de coller le plus près possible de la réalité.

Photo : © Julia Marois

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