Lorsque j’étais jeune, j’aimais me perdre dans les seize tomes de l’encyclopédie Grolier que possédaient mes parents. Plus j’y songe, plus je crois que ces seize volumes ont été l’amorce du métier que je pratique aujourd’hui et de mon insatiable curiosité. Parfois, c’était pour des recherches précises, mais régulièrement, j’ouvrais un tome au hasard et j’y passais des heures… Que ce soit les pages sur la zoologie, la cartographie du monde ou les peuples qui ont fait l’histoire, tout captait mon attention. À l’époque, je voulais apprendre à lire les hiéroglyphes. Aujourd’hui, j’arrive à en déchiffrer plusieurs. J’ai dû choisir mes combats, car rapidement, on réalise que les hiéroglyphes ont subi plusieurs modifications au fil des millénaires. On doit donc se restreindre à une époque particulière pour se spécialiser… mais je suis trop curieux pour me limiter. Et j’ai depuis, de façon littéraire, parcouru l’histoire égyptienne en long et en large.

En 2016 paraissait L’Égypte des pharaons : De Narmer à Dioclétien chez Belin, dans une prometteuse collection appelée « Mondes anciens » (bon, il y avait eu un tome précédent qui avait passé sous mon radar, j’y reviendrai). Ce livre était époustouflant! Physiquement, c’était un livre très lourd par rapport aux autres livres de ce format. C’est qu’il y avait tellement, mais tellement de visuels à l’intérieur que ça en était étourdissant. Bon, je dois avouer que je connaissais une bonne partie de l’information incluse dans ce livre. Mon attention a donc été absorbée par le livre suivant : La Mésopotamie : De Gilgamesh à Artaban.

Si je connaissais particulièrement bien mon histoire égyptienne, j’ignorais majoritairement celle du croissant fertile (où ont pris naissance tellement de fondements des civilisations actuelles). Cet énorme ouvrage a été la porte d’entrée d’un univers passionnant, riche, tumultueux. Je mentionnais les images plus haut, mais les textes, ces informations rigoureusement transmises, vulgarisées juste comme il faut pour maintenir les plus intéressés à en savoir plus et informer les personnes qui ne font qu’y passer, transpirent la passion et le travail sérieux des gens qui y ont contribués. Ce ne sont pas moins de 1039 pages qui ont mis fin à mon ignorance sur l’histoire de cette région du globe. C’est un magnifique voyage sur plusieurs millénaires qui m’a même fait voir le monde égyptien différemment.

C’est alors que j’ai réalisé que j’avais complètement loupé le premier volume de cette collection : Préhistoires d’Europe : De Néandertal à Vercingétorix. Comment avais-je pu passer à côté de ce puits d’informations? Car s’il y a une chose qui me passionne tout autant que l’Égypte ancienne, c’est bien la préhistoire de l’humanité. Quelles sont toutes les étapes qui ont fait l’être exceptionnel que nous sommes aujourd’hui? Anne Lehoërff a réussi à me captiver (et me captive encore) des heures et des heures sur des détails époustouflants de notre histoire.

Les années qui ont suivi ont vu cette collection s’enrichir de plusieurs volumes. Rome et la Grèce antique sont particulièrement autopsiées : Rome, cité universelle : De César à Caracalla, Naissance de la Grèce : De Minos à Solon, Rome, la fin d’un Empire : De Caracalla à Théodoric, Rome, naissance d’un Empire : De Romulus à Pompée, La Grèce classique : D’Hérodote à Aristote, Le Proche-Orient : De Pompée à Muhammad. Des milliers de pages et de mots pour ces deux civilisations qui sont la principale source de nos langues, de nos politiques et de nos façons de voir le monde.

Dans un autre livre, on découvre la très riche préhistoire et histoire africaine, berceau de notre humanité, et un continent qui mérite qu’on lui accorde tellement plus d’attention, avec le volume L’Afrique ancienne : De l’Acacus au Zimbabwe. On revient ensuite en Europe avec L’Occident médiéval : D’Alaric à Léonard. Et enfin, on débarque en Amérique!

La préhistoire et l’histoire de notre continent se dévoilent en deux tomes : L’Amérique du Nord : De Bluefish à Sitting Bull et L’Amérique latine précolombienne : Des premiers peuples à Tupac Amaru. Au moment de la rédaction de cet article, le second vient tout juste de paraître. Un bel ouvrage de 624 pages que je me promets de parcourir dans les prochains jours (je me retiens tellement de ne pas le feuilleter tant il m’interpelle). Présentement, je lis L’Amérique du Nord, rédigé par Jean-Michel Sallmann, qui se questionne sur l’arrivée de nos ancêtres sur le continent, les controversées théories d’échanges avec l’Orient et l’Afrique, la sédentarisation des premiers peuples, mais principalement l’arrivée et l’impact des colonisateurs sur eux et leurs terres.

Cet automne, on mettra le pied en Asie par le Japon ancien. J’ose croire que d’autres ouvrages nous ouvriront les portes de l’histoire asiatique plus amplement. Et pour mon plus grand plaisir!

Pourquoi j’aime ces bouquins? Parce que tout y est : nos premières cultures, nos premières poteries, nos premiers élevages, les premières lois, l’apparition des différentes écritures, les différents types de gouvernements, l’économie et les types de monnaies rattachés, les conflits et les guerres plus ou moins documentés, les changements géopolitiques, l’apparition et la disparition d’énormes empires, de palpitants voyages, des trahisons, des trésors, des livres et des personnages importants, et j’en passe tellement! Et j’ai cette douce sensation de revenir me perdre dans mes encyclopédies de l’époque. De sentir le poids de toutes ces histoires entre mes mains.

Oui, je sais, le prix des livres est assez exorbitant. N’hésitez pas à demander à vos bibliothèques de les avoir sur les rayons. Elles n’en seront que plus riches. Sinon, vous remarquerez en librairie ou sur leslibraires.ca que Belin a décidé de sortir de plus petits formats tout aussi beaux et riches.

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