Une nouvelle maison d’édition a vu le jour cet été au Québec. Fondée par Madioula Kébé-Kamara, Diverses Syllabes se définit comme une maison féministe intersectionnelle et queer, souhaitant laisser la place à des voix qui ne sont pas ou peu entendues.

À la suite des dénonciations d’inconduites sexuelles des derniers mois qui a aussi affecté le milieu littéraire et des préoccupations de racisme qu’est venue à nouveau soulever la mort de George Floyd aux États-Unis, un tel projet apparaît encore plus nécessaire. L’éditrice veut faire de sa maison « un espace de création, de diffusion et de réflexion sécuritaire et solidaire dédié aux artistes de la diversité ».

Une campagne de sociofinancement est en cours afin de pouvoir assurer le fonctionnement de Diverses Syllabes pendant les deux premières années. L’éditrice prévoit publier trois titres par an qui prendront la forme de la fiction, de la poésie, de l’essai ou de la bande dessinée. Madame Kébé-Kamara désire également offrir une première somme de 1000$ à l’auteure ou l’auteur au moment de la signature du contrat et de doubler le pourcentage qui lui est ordinairement octroyé de la vente du livre.

En entrevue pour Les libraires, l’auteure Lorrie Jean-Louis qui a fait paraître en juin dernier le recueil de poésie La femme cent couleurs (Mémoire d’encrier) exprimait : « Quand on est une femme et qu’on est noire, on est une ombre. […] Les injonctions cachées me demandent d’être invisible et inaudible. Quand on nomme la femme noire, c’est simplement pour mieux la réduire au silence. » À sa manière, Diverses Syllabes fera fonction de tribune à la multiplicité des langages et des discours.

Pour soutenir Diverses Syllabes

Lorrie Jean-Louis : Les bras ouverts

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