Parole d’éditeur : Robert Soulières

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Robert Soulières, fondateur des éditions Soulières et auteur, présente un roman qui l’a particulièrement marqué : La bête à sa mère de David Goudreault (Stanké).

Abattre la bête, chérir son auteur

J’ai acheté La bête à sa mère, un roman de David Goudreault, le 12 août 2016. On dira ensuite que les réseaux sociaux n’influencent pas certaines lectures, du moins les achats dans ce cas-ci. Mais c’est surtout le bouche-à-oreille qui a fait son œuvre ici. En effet, trois amis avaient insisté pour que je lise ce roman qui sort des sentiers battus et des mers déjà naviguées. Le «lis ça, c’est bon!» est souvent une parole sage.

Tout au long de ma lecture, je me disais : ciel, je n’ai jamais rien lu de pareil! Une écriture complètement folle, déjantée, drôle, avec un fond de vérité, une écriture et un propos à vous jeter par terre souvent, une écriture émouvante aussi. Pas difficile de résumer l’histoire, mais je n’en ai pas le goût. On dirait, d’une certaine manière, que ça peut vous enlever l’effet de surprise et gâcher un peu votre plaisir. Mais écrivons comme dans les TV Hebdo de mon époque qui résumaient les films en trois lignes : « C’est l’histoire d’un gars paumé qui cherche sa mère et qui jette son dévolu maternel sur une serveuse de restaurant. Réalisation étonnante. Propos inusités. Écriture fluide et soignée. Cote 2. »

Pas aussitôt terminé La bête à sa mère qu’on se précipite sur La bête et sa cage, qu’on dévore tout autant, tellement cette écriture sympathique et ce coup de poing sur la gueule nous touchent. C’est documenté. Et pour finir, je vous laisse sur deux choses. Un conseil : lis ça, c’est bon! Et sur un scoop (non mais, quel journaliste culturel je fais, Herby Moreau, sors de ce corps!) : le troisième tome paraîtra le 12 avril 2017, c’est un mercredi, et votre librairie indépendante adorée ouvre ses portes à 9 heures 30. Le titre est Abattre la bête et laisse présager que ce sera le dernier tome de la folle aventure de ce carencé affectif qu’on voudrait parfois adopter, mais heureusement on se retient, car avec lui viennent une tonne d’ennuis plus rocambolesques les uns que les autres… Et on dira ensuite que les éditeurs pour la jeunesse ne lisent que les contes de Tante Lucille!

 

Il y a vingt ans, soit le 16 août 1996, les éditions Soulières ont vu le jour. Depuis, cette maison œuvre à donner le goût de lire aux jeunes, grâce à un riche catalogue qui comprend des livres drôles, intelligents, absurdes, imaginatifs ou bouleversants.

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