Jacques Goldstyn, c’est l’artiste derrière la grenouille Beppo, mascotte bien connue des Débrouillards. Mais c’est également un amoureux fou de la nature, un ancien géologue et un illustrateur roulant sa bosse depuis tant d'années qu’il semble impossible de dissocier son nom de la vulgarisation scientifique! Cette saison, alors qu’il remporte le prix Alvine-Bélisle 2021 remis par la Fédération des milieux documentaires pour Le tricot, il fait paraître la bande dessinée C'est quoi ce cirque?!, un recueil de vingt-trois histoires parues dans Les Débrouillards entre 2015 et 2020. Toujours, ses histoires mettent de l’avant les aventures abracadabrantes de la bande des Débrouillards, des jeunes curieux prêts à tout pour réfléchir sur les petits et moins petits problèmes de la société. Avec humour, Goldstyn permet d’apprendre dans le plaisir, de découvrir la science autrement.

 

C'est quoi ce cirque?! - Jacques GoldstynVous illustrez et écrivez pour Les Débrouillards depuis près de trente-cinq ans. En quoi ce magazine est-il important pour vous; en quoi la vulgarisation scientifique à l’intention des jeunes vous interpelle-t-elle?
Il y a quelque chose de magique à recevoir tous les mois un magazine comme Les Débrouillards ou Les Explorateurs. C’est une porte ouverte sur la science avec un soupçon d’humour : de la botanique à la robotique; de la géologie à l’astronomie. Quand on éteint la lumière le soir, on s’endort avec un sourire aux lèvres et la tête pleine d’images à faire rêver.

Selon vous, les jeunes d’aujourd’hui sont-ils plus ou moins curieux qu’avant?
Heureusement, la curiosité est encore inscrite dans le code génétique des enfants. Il y a toujours cette volonté d’améliorer les choses pour le mieux; pour recycler, pour éradiquer la pollution. Hélas, les jeunes d’aujourd’hui ont un fardeau supplémentaire : beaucoup d’entre eux ont la crainte de ne pas parvenir à sauver la planète. La science nous donne les outils pour réagir contre cette vilaine écoanxiété.

Qu’est-ce que la forme de la bande dessinée vous permet, que l’album ne vous permet pas?
Mes bandes dessinées de deux pages, c’est du théâtre burlesque, de la commedia dell’arte. Ça me rappelle les saynètes de La Ribouldingue ou de Sol et Gobelet. Avec une dose de science en prime. Et Dieu merci, il y a Beppo, une petite grenouille très loquace qui n’est pas très politiquement correcte. Ça fait des flammèches et ça m’amuse beaucoup.

Vous avez remporté le Prix des libraires du Québec en 2020 avec votre album Les étoiles (La Pastèque), où vous mettez en scène, à Montréal, un jeune garçon juif et une petite fille musulmane qui ont une passion commune : les étoiles. Avec L’arbragan, lauréat de trois grands prix jeunesse, vous abordiez l’histoire d’amour entre un petit garçon et un arbre, la question de la solitude et de la différence. Visiblement, bien que la science ne soit jamais bien loin (constellations, arbres et saisons, etc.), vous aimez aborder également des sujets plus près des émotions, de l’humanité en chaque enfant. Qu’aimez-vous dans tous les possibles de la littérature jeunesse, que ce soit sous la forme de l’album ou du documentaire?
Mes contes à La Pastèque et mes BD dans Les Débrouillards appartiennent à deux univers complètement différents. Par contre, ce sont des histoires que j’aurais aimé qu’on me raconte quand j’étais petit. Alors, je me les raconte aujourd’hui. La plus belle récompense, c’est quand je rencontre des petits débrouillards de 40 ans, qui ont des enfants et qui me confient qu’ils lisent encore mes histoires.

Photo : © Patrick Sansfaçon

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