Il me reste très peu de temps pour vous exprimer mes vœux pour 2024. Les voici en 24 temps, en formule hybride entre revue de l’année qui s’achève et promesses pour la nouvelle.

1. Qu’on élève la lecture au rang de priorité nationale (lectureprioritenationale.ca) et qu’on travaille en 2024 à mettre en place pour 2025 une année nationale du livre et de la lecture!

2. Que nos auteurs québécois continuent de briller à l’étranger, comme l’ont fait cette année Éric Chacour et Kevin Lambert.

3. Que nos dirigeants aient le courage de poser des gestes impopulaires pour l’avenir de notre planète.

4. Que l’on continue de réussir des projets collectifs comme Biblius (projetbiblius.ca), la plateforme de prêts de livres numériques pour les milieux scolaires du Québec, fruit de la collaboration des éditeurs, des libraires, du leader mondial du livre numérique De Marque, de Bibliopresto et du ministère de l’Éducation.

5. Que le blocage des nouvelles par Meta et possiblement Google ainsi que son incidence sur la démocratie nous fassent réfléchir. De tout temps (donc bien avant l’avènement de leurs plateformes), la lecture augmente la participation civique et s’avère la meilleure pour contrer la désinformation et, désormais, la dépendance aux écrans de notre ère!

6. Que davantage de nos concitoyens lisent des livres. Pour s’épanouir individuellement et prospérer collectivement. Le lien entre lecture et littératie a une incidence économique : il en coûte en moyenne 200 000$ à la société québécoise en revenus potentiellement perdus, dont 35% en retombées fiscales, pour un jeune adulte sur le marché du travail ayant de faibles compétences en littératie1. Et si le Québec décrochait les mêmes résultats que l’Ontario en littératie, on assisterait à une hausse du PIB de 1,4% puisque 2 milliards de dollars seraient injectés dans notre économie québécoise chaque année2.

7. Que l’on trouve une manière pérenne de soutenir les librairies canadiennes pour les frais postaux liés au commerce en ligne afin qu’elles compétitionnent à armes égales avec les géants du Web.

8. Que davantage de lecteurs réalisent la rapidité du service associé à leslibraires.ca. J’ai récemment commandé, de Québec, à la Librairie Le Fureteur et mes livres sont arrivés le lendemain.

9. Que l’on continue de respecter et de défendre la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre et sa réglementation.

10. Que la prochaine fois qu’une vedette veut passer à la caisse, avec une chaîne de pharmacies, qu’on n’attaque pas la chaîne du livre au complet en disant que son modèle est brisé. Il ne l’est pas.

11. Que plus que jamais, des gens se retrouvent pour la première fois avec un exemplaire d’un numéro de la revue Les libraires entre leurs mains. Chaque fois que quelqu’un la découvre, le milieu du livre d’ici ne s’en porte que mieux.

12. Que tout le monde ait la chance de lire le bouleversant texte « Côtoyer la mort » signé par Éric Simard, libraire copropriétaire de la Librairie du Square, dans notre numéro 139 à l’occasion du 25e anniversaire de notre bimestriel.

13. Qu’encore plus d’entrevues signées par Isabelle Beaulieu se retrouvent en nos pages, car elles sont empreintes d’une connaissance et d’un amour de la littérature profonds et d’exception (les auteurs et les éditeurs nous le soulignent souvent).

14. Qu’on accueille chaleureusement les bibliothécaires sur quialu.ca pour qu’ils puissent y transmettre leur expertise, tout comme nos libraires.

15. Qu’il y ait un enseignant par classe au Québec.

16. Que les nombreux travailleurs du monde des médias qui ont vu leur poste coupé au cours des derniers mois puissent continuer, sous une forme ou une autre, à œuvrer à quelque chose qui les anime (et merci pour votre contribution à notre culture et à notre démocratie).

17. Que l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) se relève bien de la crise qui l’a secouée cette année.

18. Que nos vœux de succès soient renouvelés à Jade Bergeron et Alexandre Blanchette, qui ont pris la direction de l’Association des libraires du Québec (ALQ) en 2023.

19. Que nous ayons la chance de travailler de plus en plus avec la Canadian Independent Booksellers Association (CIBA) et l’ALQ pour représenter les librairies indépendantes canadiennes d’un océan à l’autre.

20. Que nos libraires obtiennent un peu plus de reconnaissance pour leur précieux travail.

21. Que nos amis les éditeurs continuent de croire longtemps à l’un des derniers médias culturels imprimés, celui que vous tenez dans vos mains, et d’y contribuer!

22. Que mes remerciements les plus sentis se rendent à Josée-Anne Paradis et à Alexandra Mignault pour le petit miracle qu’elles permettent en assurant la production de la revue Les libraires.

23. Que votre pile à lire, comme la mienne, diminue!

24. Que nous ayons le privilège d’avoir des lecteurs de votre qualité pour les 25 prochaines années.

Joyeuses fêtes et bonnes lectures!

Photo : © Gabriel Germain

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1. Pierre Langlois, La littératie comme source de croissance économique, Analyse économique réalisée par Pierre Langlois, M. Sc. Sciences économiques pour la Fondation pour l’alphabétisation et le Fonds de solidarité FTQ, Montréal, 21 février 2018, p. 19.
2. Ibid., p. 20.

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