Virginia Pésémapéo Bordeleau présente son nouveau livre: Ourse Bleue

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Métisse crie, Virginia Pésémapéo Bordeleau est d’abord peintre. En plus des pinceaux, elle manie la plume. En 2007, elle obtient la mention Télé-Québec du prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour son recueil de poésie intitulé De rouge et de blanc. Ourse bleue est son premier roman.

«Je rêve. Un homme marche avec des raquettes aux pieds. Il avance péniblement. Sa misère n’est pas causée par la neige, dure, mais à l’état de l’homme lui-même. Le jour décline. Un rêve insolite, comme si la réalité s’y mêlait. Soudain, je me retrouve en lui. J’ai mal et j’ai peur; une peur mêlée à de la panique. Je me sens gibier. Ma peau se hérisse sous l’effet de la douleur. Dans ma jambe droite, les crocs d’un animal s’impriment et me tirent vers le bas. Je hurle dans mon sommeil » Extrait de Ourse Bleue.

L’oncle George Neteniyumin partit un jour d’hiver afin de ramener de la nourriture à sa famille, affamée par la rareté du gibier. Il ne revint jamais. Longtemps après, des prospecteurs découvrent des ossements incomplets d’un homme en territoire cri, loin du lieu de chasse et de trappe de l’oncle George. L’événement, presque oublié par la communauté 50 années plus tard, sauf par la famille immédiate, remonte pourtant dans la mémoire de sa petite-nièce au cours d’un voyage avec son époux, à la Baie James, berceau de ses grands-parents maternels. Elle apprendra, à son corps défendant, que la vie, comme un torrent, culbute l’être humain dans ses eaux vives, renversant au passage des bonheurs établis. Cependant, malgré l’âpreté des épreuves qu’elle rencontre au cours de ce périple, des alliés se présentent sur sa route et la guident vers des sentiers insoupçonnés. Il y a ce vieux Cri aveugle, capable pourtant de lire en elle comme autrefois les signes propices à la chasse dans les formes des nuages ou dans la direction des vents, mais surtout l’ours bleu, animal qui habite son univers onirique et totémique depuis l’enfance.

L’histoire de ce grand-oncle n’est qu’un prétexte pour moi, peintre devenue par la suite artiste multidisciplinaire pour peindre l’indicible. Issue d’une famille dont la mère connut la vie nomade sous la tente, je crois que ce que les toiles ne peuvent décrire, seuls les mots en ont le pouvoir.

Bibliographie :
Ourse Bleue, La Pleine lune, coll. Plume, 208 p., 20,95$ Parution: 30 octobre

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