Entente dans la saga Noir Canada

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Il y a cinq ans, des poursuites judiciaires de 5 millions de dollars avaient été intentées contre les éditions québécoises Écosociété  et ses auteurs pour la publication du livre Noir CanadaPillage, corruption et criminalité en Afrique, d’Alain Deneault, Delphine Abadie et William Sacher. La maison d’éditions annonce aujourd’hui qu’il y eu un règlement hors-cour qui met fin aux poursuites.

La maison d’éditions possédant une modeste fortune, elle ne pouvait manifestement être à armes égales avec Banro Corporation, une grande minière canadienne, qui poursuivait Écosociété pour « diffamation ». Cette poursuite déloyale aura au moins permis de repenser certaines failles du système puisque l’affaire Écosociété/Banro aura « notamment contribué à l’adoption de la Loi modifiant le Code de procédure civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation des citoyens au débat public, seule législation du genre en vigueur au Canada», peut-on lire dans le communiqué.

À cause d’un règlement hors-cour avec Barrick Gold qui réclamait aussi des dollars à Écosociété, 6 millions dans son cas en dommages et intérêts, le livre a dû être retiré du marché. Ce qui a eu le mérite d’alimenter le débat sur la liberté d’expression et de publication.

Aussi, malgré la tempête, Écosociété a tenu le phare et a continué bravement ses activités tout au long du procès, en publiant par exemple SLAPP. Bâillonnement et répression judiciaire du discours politique de Normand Landry et Paradis sous terre, Comment le Canada est devenu la plaque tournante de l’industrie minière mondiale d’Alain Deneault et William Sacher.

Un documentaire de Julien Fréchette sorti en février dernier explique les rouages de toute l’histoire.

Quant à Écosociété, elle poursuit sa route en publiant des ouvrages indépendants qui sonnent l’alarme et réclament justice. D’ailleurs, elle demande toujours qu’une commission d’enquête soit menée internationalement sur les abus faits aux travailleurs par les compagnies minières.

Chapeau bas à cette maison d’édition qui concourt, par sa résistance, à éclairer nos lanternes.

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