Un livre qui fait l’objet d’une réédition porte nécessairement une parole qui a suscité assez d’échos pour qu’on veuille la réentendre. Nous avons donc décidé de mettre en lumière certains de ces ouvrages qu’il est impératif de revisiter.

Nancy croit qu’on lui prépare une fête a été publié en 2011, tandis que La sueur des airs climatisés est paru en 2013. Poètes de brousse regroupe ces deux recueils dans une nouvelle édition sous le titre Nous sommes phosphorescents. Cette réédition comprend aussi une préface de Jean-Paul Daoust qui présente ainsi la poésie lumineuse de Simon Boulerice : « La poésie de Simon Boulerice bouleverse le conformisme. Il tord le cou au réel tout en le frenchant goulûment. […] Il sait adroitement jongler avec les perspectives pour en créer de nouvelles. Étonner c’est bien, mais éblouir c’est mieux. C’est ce que réussit avec brio Simon Boulerice. »

Les images que sa poésie évoque sont incandescentes. Elles prennent au cœur. Parce qu’elles sont belles, inventives, fulgurantes. Parce qu’elles subliment le quotidien, même quand le cœur est écorché et que les yeux sont tristes. Parce qu’elles prennent racine au cœur de l’enfance et de l’adolescence. Dans Nancy croit qu’on lui prépare une fête, la jeune Nancy, paumée, pathétique et désillusionnée, réinvente sa vie plutôt que de la vivre réellement. Comme « son rire [qui] dépasse les contours », elle semble dépasser les contours pour remplir son existence, puisqu’elle est surtout accablée par la solitude et par la vie. Dans La sueur des airs climatisés, deux ados s’aiment et fantasment leur histoire dans toute la démesure de la jeunesse et dans la folie de l’amour, tout leur semblant magique.

Une grande humanité et une tendresse infinie se dégagent des mots sensibles de Simon Boulerice, cet auteur prolifique qui réussit toujours à nous émouvoir par la poésie et la finesse de sa plume.

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