Les enfants sont rois
Delphine de Vigan (Gallimard)
On quitte ce roman en ayant l’impression d’avoir lu un ouvrage de science-fiction. Le sort des enfants vedettes sur les réseaux sociaux est cauchemardesque. Delphine de Vigan en tire un récit coup-de-poing qui laisse des marques dans l’ego d’une certaine parentalité en manque de gloire et de lumière. Et si la vie réelle ne se passait que sur des écrans et que nous en étions les avatars déchus et désespérés?
Les villes de papier
Dominique Fortier (Alto)
La grande écrivaine Dominique Fortier nous propose une incursion personnelle et amoureuse dans l’univers de la poétesse Emily Dickinson. Elle nous donne l’envie furieuse de lire et d’écrire en reclus, coupés du monde, protégés par un univers végétal rempli de secrets et de mystères. La langue de Dominique Fortier est comme celle d’Emily Dickinson : pleine dans sa simplicité, forte dans ses évocations. La poésie des mots nous charme et nous envoûte.
Un bref instant de splendeur
Ocean Vuong (Gallimard)
Un fils écrit une lettre à sa mère qu’elle ne lira jamais. La puissance de cette correspondance tient dans le fait que nous croyons que c’est à nous que les confessions s’adressent. Ocean Vuong dépose dans un écrin langagier grandiose la violence de son enfance, la perte d’un territoire et la mémoire des femmes qui ont hanté sa vie.
Photo : © Jean-François Gratton