C’est tout juste après la mort de George Floyd que la rappeuse québécoise Sarahmée a choisi de sortir le vidéoclip de sa chanson Ma peau, afin de présenter la communauté noire sous un angle différent. C’est justement les paroles de cette chanson que l’on retrouve dans le livre du même nom — illustré avec vivacité par Niti Marcelle Mueth et édité chez Kata éditeur — et qui se posent comme une ode aux diversités et à la pluralité des couleurs de l’épiderme. Au Sénégal, où elle est née, Sarahmée a appris les classiques de la littérature française. Pour découvrir des auteurs qui, en termes pigmentaires, partageaient plus de similitudes avec elle, il lui a fallu attendre d’être à Montréal, au baccalauréat en littérature francophone, où elle a alors lu Aimé Césaire et Scholastique Mukasonga, entre autres. Les trois œuvres qui l’ont marquée ont toutes en commun de tisser des liens entre les gens, de leur permettre de se rapprocher de l’Autre. Tout comme son livre, d’ailleurs, qui permet de continuer un important dialogue trop récemment entamé.

Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…
Kai Hermann et Horst Rieck (Folio)
C’est l’un des premiers livres que j’ai lus qui n’était pas inscrit au programme scolaire. J’étais au Sénégal, en secondaire 3, et mes copines se passaient ce livre comme un livre interdit. Cette histoire m’avait marquée et longuement habitée. C’en était même un peu traumatisant! Ça m’a ouvert les yeux sur une autre réalité, un monde que je ne connaissais pas du tout.

 

 

 

Le Petit Prince
Antoine de Saint-Exupéry (Folio)
Ce livre a toujours fait partie de la maison : c’est un livre que nos parents ont souvent acheté, qu’ils nous ont souvent raconté et que j’ai relu plusieurs fois depuis. Il contient tout l’imaginaire de mon enfance, avec cet enfant voyageur, tous ces animaux. Ça m’a beaucoup marquée et, encore aujourd’hui, c’est un livre qui fait toujours partie de ma maison.

 

 

 

Les quatre accords toltèques
Miguel Ruiz (Jouvence)
J’ai un déficit d’attention et les grosses briques, je ne les lis pas. Les quatre accords toltèques, je le relis souvent pour me remettre en tête les règles de vie qu’il suggère : sois impeccable avec ta parole; ne prends rien personnellement; ne fais pas de suppositions; et fais toujours de ton mieux. J’aime beaucoup cette approche humaniste, où tu existes, où l’autre aussi existe et où il faut justement apprendre à coexister tout en respectant l’autre. Il m’arrive de me répéter ces trucs, dans différentes situations et à différents moments de ma vie.

 

Photo : © Gaëlle Leroyer

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