Pendant la tournée solo de son disque Toute beauté n’est pas perdue, l’auteur-compositeur-interprète Vincent Vallières a écrit ses pensées sur les réseaux sociaux, amorçant un dialogue avec les lecteurs. C’est ainsi que son premier livre est né, Du bitume et du vent (Mémoire d’encrier). Même si les mots ont déjà été sa bête noire à l’école, il a depuis appris à les dompter, à les manier et à les magnifier, autant dans ce récit que dans ses chansons. Agrémenté de ses photos, cet ouvrage introspectif et touchant prouve que la beauté n’est pas perdue. On le découvre, entre ses spectacles, alors que le musicien parcourt des kilomètres, court, rencontre brièvement des gens, voit du pays et s’ennuie des siens. Alors qu’il contemple et vagabonde, il réfléchit aussi sur la musique, la famille, l’amitié, la vie, l’importance d’être ensemble. L’auteur nous dévoile ici trois lectures marquantes.

Godin
Jonathan Livernois (Lux)
Godin me fascine depuis l’adolescence. Ses « cantouques » me parlent au cœur. J’avais adoré le documentaire de Simon Beaulieu paru en 2011, je n’attendais plus ce livre de Livernois que je dévore au moment d’écrire ces lignes. Il est inspirant, le parcours de ce décrocheur devenu homme captivé par le réel, amoureux des mots et des gens. Surtout, se rappeler le nationalisme qu’il préconisait, le seul possible, celui ouvert sur le monde pour « bâtir un Québec aussi riche que la planète Terre l’est elle-même ».

 

Je suis une maudite sauvagesse
An Antane Kapesh (Mémoire d’encrier)
J’ai découvert le livre d’An Antane Kapesh il y a deux ans. Une œuvre majeure longtemps tombée dans l’oubli, encore méconnue aujourd’hui. Comment est-ce possible qu’après un cégep en lettres et un bac en enseignement du français et de l’histoire, je n’aie jamais même entendu le nom de cette autrice incontournable? Aujourd’hui, mes enfants rencontrent dans leur parcours scolaire les livres de Naomi Fontaine et de Joséphine Bacon, il faut voir là une brèche.

 

 

Les villes de papier
Dominique Fortier (Alto)
Ce court roman m’a habité longtemps. Dominique Fortier semble écrire à l’abri du temps. Derrière Les villes de papier et sa suite, Les ombres blanches, on devine un travail de recherche remarquable. Surtout, on sent l’amour de l’autrice pour son sujet, la poétesse Emily Dickinson. Chaque phrase est un monument de douceur. Le langage du cœur prévaut, toujours. Jamais Fortier n’est en proie à la complaisance, elle s’implique sans demi-mesure. Ce livre, c’est de l’orfèvrerie. Quelque chose de rare et de précieux.

 


Photo : © Vincent Vallières

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