Il nous arrive parfois de découvrir des petits trésors de lecture sur le tard. Ces livres, qui ont accumulé injustement la poussière au coin du lit, méritent de prendre leur revanche.

De la « ville », on voit parfois le « village » de façon romantique. La proximité avec la nature, la connaissance des gens qui nous entourent et l’atmosphère généralement plus relaxée qu’à la ville en font rêver plusieurs. Cependant, lorsqu’il y a crime, ces mêmes caractéristiques de proximité créent un lieu claustrophobe où les non-dits et les suspicions teintent l’atmosphère et dont l’immédiateté fait augmenter les tensions.

C’est cela que nous propose Sébastien Pierroz dans Deux heures avant la fin de l’été : presque un huis clos, une façade rustique derrière laquelle coule le sang. Nous nous trouvons donc dans ce village français de Mongy, dans trois époques successives. D’abord, celle du crime en 1976 où le meurtre d’une jeune fille est résolu très rapidement lorsqu’on trouve un coupable très pratique. Puis nous y retournons en 2002, année où la sœur du narrateur meurt dans un accident (?) de la route. Finalement, le narrateur y retourne en 2020, lors du décès de son grand-père.

C’est donc à ce point que le narrateur tente de comprendre comment le meurtre apparemment résolu de l’année 1976 continue toujours en 2020 de troubler son village. Comment on cherche encore, des décennies plus tard, à cacher ce qui s’est réellement passé cette soirée-là… et jusqu’où certains sont prêts à aller pour que cette histoire reste morte et enterrée. L’auteur réussit à travers ces époques à tisser une intrigue solide (et sordide!) dont le dénouement vous surprendra sans doute!

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