À surveiller :

Zviane au Japon
Zviane (Pow Pow)
Zviane a passé un mois au Japon et, à notre grand bonheur, elle nous offre un opuscule de 100 pages où elle raconte ses grandes découvertes sur le quotidien nippon : comment fonctionnent les toilettes, le sens de la circulation, les machines distributrices, les particularités de l’écriture japonaise, les mœurs et habitudes qu’elle a pu observer; bref, un tour d’horizon avec l’authenticité et l’humour qui font la marque de commerce de cette bédéiste. À la fois drôle, instructif et divertissant!

 

Didier, la 5e roue du tracteur
François Ravard et Pascal Rabaté (Futuropolis)
On se réjouit d’être transporté dans le milieu rural breton grâce à Pascal Rabaté, cette fois appuyé par les illustrations douces et estivales de François Ravard. « Je vais mourir et cela sans même avoir connu l’amour », voilà le grand tracas de Didier, 45 ans, qui demeure avec sa sœur sur une petite ferme en Bretagne. Son médecin (oui, oui!) lui conseille un site de rencontres, sur lequel sa sœur et leur nouveau colocataire, qui n’est pas sans déplaire à ladite sœur, s’amuseront à son insu à modifier sa fiche. Cette petite intrusion fera son effet : Didier recevra une réponse d’une certaine Coquinette… Une BD pleine de tendresse, pour ceux qui avaient aimé Les petits ruisseaux.

 

Timo l’aventurier
Jonathan Garnier et Yohan Sacré (Le Lombard)
Parce que Timo adore lire, ce jour devait arriver : un matin, tous les ouvrages de son village isolé ont été lus. Il décide alors de partir explorer les contrées avoisinantes bordant la forêt plutôt que celles de l’imagination. Aidé d’un compagnon rencontré lors de son périple – Brouf, un chien-panda attachant –, il s’engagera dans une aventure aux limites de l’onirisme qu’il n’avait pas du tout prévue. Le scénariste de « Momo » revient ainsi en force avec cette série pour jeunes, dont l’ambiance créée par l’illustrateur n’est pas sans rappeler le film Le chant de la mer. Dès 10 ans 

 

Bouts d’ficelles
Olivier Pont (Dargaud)
Un simple regard dans le métro échangé avec une fille et voilà, le temps d’une nuit, le timide Thibault entraîné dans une suite de péripéties improbables, qui inclut notamment de monter le sac de litière d’une inconnue sur cinq étages et de prendre soin d’une vieille dame dont il ne connaît absolument rien et qui n’a plus toute sa tête… Et les rencontres inattendues ne s’arrêteront pas là! Un beau divertissement!

 

La petite Russie
Francis Desharnais (Pow Pow)
Véritable roman du terroir version bande dessinée, La petite Russie nous invite en 1947, et durant deux décennies, à suivre l’histoire du grand-père de Francis Desharnais, cultivateur débarqué à Guyenne, cette colonie fondée sur un modèle coopératif dont le chantier est géré par les hommes qui l’habitent. On y découvre un lieu uni où les gens ont l’impression de bâtir davantage qu’un village. Avec le partage de ce pan de l’histoire du Québec, le bédéiste rend hommage à son ancêtre, mais signe surtout une œuvre grandiose qui marquera le 9e art d’ici.

 

 

Des grands retours attendus
L’une des BD-événements de la rentrée BD est le premier volet du diptyque par Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil : L’âge d’or (Dupuis), déjà qualifié de « majestueux ». Alors qu’une princesse est appelée à monter sur le trône à la mort de son père, son frère met sur pied un complot qui la condamne à l’exil. Mais elle n’a, bien entendu, pas dit son dernier mot. Il s’agit d’une grande aventure épique, digne de légende, par l’épatant Pedrosa. Sous le talent de Zidrou, on s’attardera à L’obsolescence programmée de nos sentiments chez Dargaud, l’histoire de solitude de deux êtres, un homme de 59 ans et une femme de 62, que le destin fera se rencontrer. Non, il n’est jamais trop tard pour vivre le grand amour! Le dessin, tout en douceur et en aquarelle, est signé Aimée de Jongh. Pour ceux qui ont aimé L’adoption, Zidrou revient également au scénario avec Horizontale (Le Lombard), la chronique d’une grossesse que Sybil doit passer, vingt-huit semaines durant, allongée. L’ennui et l’immobilisme sont alors ses ennemis, et c’est surtout son mental qu’elle devra arriver à divertir. Mais avec Zidrou, on plonge bien entendu dans un monde plus fascinant qu’il n’y paraît et Sybil trouvera le moyen de jouer avec son imaginaire. Et, parce qu’on aime bien dévoiler certains scoops, placez à votre agenda qu’un tome 8 de la série « Les Nombrils » est attendu pour la mi-novembre, même chose pour le tome 8 du « Chat du rabbin », de Joann Sfar…!

À lire aussi
La charge émotionnelle et autres trucs invisibles, Emma (Massot)

De l’Amérique à ici
Les amateurs de comics ou d’histoire du 9e art se régaleront de la grande biographie de Joe Shuster, chez Urban Graphic, signée par Voloj et Campi. On y découvre les origines du créateur de Superman, mais aussi la façon dont son ami le scénariste Jerry Siegel et lui ont, sans le savoir à l’époque, établi les bases des comics à une période charnière de leur explosion. D’abord publiés sous forme de comics américains, les feuillets de « Motor Girl » de Terry Moore sont quant à eux réunis chez Delcourt en un seul volume. C’est l’histoire de Sam, qui a vécu la guerre d’Irak et qui depuis souffre d’un trouble de stress post-traumatique ayant pour effet de lui faire halluciner un ami imaginaire, soit Mike, un gorille. Alors que la cour à ferrailleoù elle travaille sera vendue, c’est également des extra-terrestres qu’elle hallucinera, ce qui lui fera vivre d’étranges aventures.

Les one shot à surveiller
Petite virée à la campagne et dans les recoins de l’enfance de Catherine Meurisse dans Les grands espaces (Dargaud), alors qu’elle dévoile d’où provient son goût pour l’illustration, d’où est né son désir de devenir illustratrice. Une belle ode à l’imaginaire et à ces lieux qui nous habiteront toujours : ceux de notre enfance et de l’art. Pour la peau de Sandrine SaintMarc et Deloupy (Delcourt) nous entraîne dans une histoire enflammée alors que deux êtres mariés – Mathilde et Gabriel – se rencontrent et succombent l’un à l’autre. Que faire des sentiments qui viendront les tirailler? Un roman graphique où les points de vue alternent, déconseillé aux jeunes enfants en raison de son traitement sexuellement explicite. Adapté du roman d’Agnès Martin-Lugand par Cécile Bidault, la BD Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon) raconte l’histoire de Diane qui fuit le mal qui l’habite depuis la tragique disparition de son mari et de sa fille en se réfugiant en Irlande, où elle espère pouvoir se reconstruire et apprendre la résilience. À La Pastèque, on surveillera Calfboy de Rémi Franos, une BD western au style minimaliste et réjouissant où l’on rencontre un drôle de personnage qui a oublié où il a enterré le magot recueilli à la suite d’un braquage de train. Il a trois jours pour retrouver le tout, mais les embûches se dresseront, bien entendu, devant lui!

À lire aussi
HMS Beagle, aux origines de Darwin, Jérémie Royer et Fabien Grolleau (Dargaud)

Pour voyager un peu
On a connu Lisa Mandel avec son blogue BD : elle est drôle, elle excelle dans les arrière-plans aux détails hilarants et elle analyse tout en finesse la société. C’est tout cela qu’on retrouve dans Un automne à Beyrouth (Delcourt), alors qu’elle y raconte son séjour de trois mois. Conditions des femmes, mœurs des salles de gym et tensions religieuses : plusieurs thèmes y sont abordés. Avec Hélène Aldeguer, on revisite la Tunisie en 2013 dans Après le printemps (Futuropolis), alors que l’histoire se situe deux ans après la révolution du Jasmin. L’instabilité économique règne, la vie n’est pas sans difficultés : les manifestations sont nombreuses, le désir de partir pour l’ailleurs s’accentue. C’est à travers l’histoire de plusieurs jeunes qu’on découvre cette réalité de la jeunesse tunisienne. Avec Malaterre (Dargaud) de Pierre-Henry Gomont, on plonge dans une Afrique envoûtante alors que le protagoniste – qui a tous les défauts, dont celui de menteur, d’alcoolique et de courailleux – a quitté sa terre natale pour s’y établir, seul, puis avec ses deux aînés. Ceux-ci découvriront un monde festif et bigarré, mais seront aussi confrontés aux déboires de leur père… Pour ceux qui aiment les personnages historiques, il faudra redécouvrir Charlotte de Belgique, 23 ans et déjà impératrice, qui devra ensuite affronter la folie, celle de son époque comme celle qui la hante, dans Charlotte impératrice (t. 1) : La Princesse et l’Archiduc (Nury et Bonhomme, Dargaud). On voyagera aussi en Russie, dans les années 30, avec Arale, de Tristan Roulot et du dessinateur québécois Denis Rodier. Plutôt que de plonger dans l’histoire réelle, on s’immerge en pleine uchronie, alors que Raspoutine est devenu conseiller du Tsar et qu’un transfert d’esprit entre un militaire et le Tsar se produit grâce à une machine bizarroïde.

À lire aussi 
Les égarés de Déjima, Nicolas Wouters et Michèle Foletti (Sarbacane)
Meurtre en Abyssinie, Julie Birmant et Clément Oubrerie (Dargaud)

Pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux
Ouvrir RIP (t. 1) : Je ne survivrai pas à la mort de Gaët’s et Julien Monier chez Petit à Petit, c’est plonger dans un thriller enlevant en suivant Derrick, dont le boulot est de nettoyer les scènes de crime afin que la famille et les pompes funèbres puissent ensuite passer… Mais n’ayez crainte, il n’y a pas que du glauque dans cette histoire! Côté manga, Arcanum (t. 1) d’Erubo Hijihara (Kana) nous plonge dans l’univers d’une guerre entre humains et créatures venues de loin. Alors que la Terre est envahie depuis une décennie par des créatures dont l’origine reste inconnue, Ilya travaille fort pour devenir pilote de l’Arcanum – l’unique arme contre ces envahisseurs.

À lire aussi
L’art de mourir, Raule et Philippe Berthet (Dargaud)

Lire, sourire en coin
Ceux qui aiment l’humour décalé connaissent probablement déjà Fabcaro et seront ravis d’apprendre qu’on trouvera cet automne en librairie Mars! (Fluide glacial), son nouvel opus dans lequel la France décide de lancer une mission sur Mars. Cependant, jamais la fusée ne décollera, ce qui n’empêchera pas la compagnie de créer de fausses images pour la télé afin de voir sa popularité grandir, le tout sans jamais que l’équipage ne soit au courant qu’il n’est pas dans l’espace… Oui, une belle critique de la société tout en humour! Comme on le lit sur la couverture, « Un petit pas pour l’homme, une belle entorse pour l’humanité »! Les amoureux de soccer trouveront quant à eux leur compte pour lire, tout en humour, les débandades d’un groupe d’amis qui, chaque dimanche, se réunissent pour jouer entre eux dans Footeux du dimanche (t. 1) : Une saison en District (Olivier Petit, Petit à Petit). Avec bonhomie, Guylaine Guay et Boum nous aident quant à elles à nous apprécier tels que nous sommes dans Capitaine Aime-Ton-Mou contre les ténèbres du suif (La Bagnole), une bande dessinée qui recèle beaucoup d’autodérision! 

À lire aussi 
De la nécessité d’avoir un ours chez soi, Debuhme (Le Lombard)
La première (t. 3) : Xavier, Velm (Michel Quintin)

Pour les jeunes bédéphiles
Du côté de la jeunesse, les BD sont nombreuses cette saison. Celle qui ne manquera pas d’attirer l’attention des préados est 13e Avenue, de François Vigneault et Geneviève Pettersen à La Pastèque. S’y déploie en noir et blanc l’histoire d’Alexis, qui a quitté le Saguenay pour Montréal, ville qui lui est jusqu’alors inconnue. Si c’est la solitude qui le frappera en premier, il s’habituera ensuite tranquillement à son quartier et y fera ses repères, notamment en se liant d’amitié avec le timide voisin du haut. Un titre à surveiller de près! Ensuite, du côté de Michel Quintin, c’est la grande floraison! On pense notamment à Tristan Demers et à sa série « Gargouille » qui célèbre ses 35 ans avec deux albums : un se déroule à San Francisco, l’autre dans les Caraïbes. Les Dragouilles, quant à elles, nous entraînent au Caire pour célébrer leur vingtième tome alors que ce sont les pandas qui seront à l’honneur de la série hautement appréciée des jeunes « Savais-tu? ». Les adolescentes raffoleront de La vie d’adulte : Ça pue, d’Emma Bossé et Josée Tellier (L’Homme), alors qu’on plonge dans le quotidien d’une youtubeuse qui nous parle de ses débuts et déboires dans la vie d’une adulte, heureusement entourée d’une amie fidèle, d’un copain amoureux et de ses animaux de compagnie. Dans U-Merlin de Jean-François Laliberté et Sacha Lefebvre (Michel Quintin)l’humanité doit dorénavant posséder des robots ultra-performants pour se protéger. Le U-Merlin du titre, c’est justement le nom du robot (qui signifie Unité mobile, entité robotique et lucide, ingénierie non conventionnelle) créé par le héros de cette histoire qui compte bien prouver sa valeur en mettant ses connaissances – c’est-à-dire ce « chevalier » – à profit pour aider au combat. Une BD d’aventures futuristes dont l’aspect des monstres et des robots ainsi que les combats raviront les lecteurs.

À lire aussi
Vas-y, Soleil!, Jennifer et Matthew Holm (Scholastic)
La rose du ciel, Jipi Perreault (Michel Quintin)
Les laborats (t. 2) : Bye bye les cobayes!, Vallerand (Michel Quintin)
Frnck (t. 4) : L’éruption, Brice Cossu et Olivier Bocquet (Dupuis)

 
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