C’est à l’initiative de deux enseignants et d’un conseiller à la vie étudiante du collège Ahuntsic que le Prix BD des collégiens doit son existence. On ne saurait trop saluer ces trois personnes qui, grâce à leur passion, favorisent et encouragent la découverte du travail des bédéistes d’ici auprès des jeunes adultes, n’est-ce pas?

Le Prix BD des collégiens vise à assurer la promotion de la BD québécoise et canadienne auprès des étudiants du cégep afin qu’ils puissent exercer leur jugement critique et apprécier la qualité des œuvres finalistes. Choisies par quatre amateurs de BD, les cinq bandes dessinées finalistes seront soumises à la lecture des étudiants membres des clubs de lecture des cégeps participants. En mai 2023, des étudiants représentant ces différents clubs de lecture se réuniront afin de déterminer la BD lauréate.

Voici les cinq bandes dessinées finalistes :

Utown, Cab (Nouvelle adresse)
Jean-Dominic Leduc en avait écrit ceci : « Squattant un ancien immeuble industriel sur le point d’être démoli au profit de tours à condos, Sam tente de retrouver ses repères entre les joints, le café périmé et les bières tablettes, et de réaliser des tableaux pour un nouveau café bourgeois récemment installé dans Utown. Si elle prend le temps de planter le décor, Cab évite pourtant les longueurs, nous présentant une faune de personnages attachants et colorés, pour lesquels nous éprouvons une empathie instantanée. Ayant longtemps portée en elle cet univers, Cab le partage enfin avec nous, en pleine possession de ses moyens, livrant ainsi une vibrante lettre d’amour à un quartier résistant tant bien que mal à la gentrification et à l’appellation “HOMA”, où la beauté réside justement dans tout ce qu’il comporte de croche. Une ode à la résistance. »
Pour lire l’article complet, c’est ici.
Et pour découvrir l’entrevue avec Cab, c’est là.

Symptômes, Catherine Ocelot (Pow Pow)
Philippe Fortin, de la Librairie Marie-Laura, en a dit ceci : « Les inconditionnels du travail de Catherine Ocelot, que ce soit pour l’humour un peu potache de Talk-Show ou la pertinence des questionnements de La vie d’artiste, retrouveront avec bonheur la bédéiste, qui propose cette fois-ci une incursion au cœur du plus paradoxal des maux contemporains : la solitude. D’une douceur, d’une beauté et d’une intelligence qui rendent aussi bien grâce que justice à la finesse du propos, ce quatrième opus questionne habilement le rapport que tout un chacun entretient avec l’altérité, que celle-ci se trouve chez les autres, à l’intérieur de soi ou dans les choses induites par le hasard, qui quoi qu’on en dise ne les fait pas toujours si bien. Un livre qui respire, qui émeut, qui fait sourire et qui saura apaiser, ne serait-ce que pour un temps, l’inépuisable grondement des anguilles de l’angoisse. »
Pour découvrir une entrevue avec Catherine Ocelot, c’est ici.

Wendy : Maître ès arts, Walter Scott (La Pastèque)
Voici ce qu’en a dit Maggie Mercier, de la Librairie Hannenorak : « Ce second tome de Walter Scott nous ramène à une Wendy toujours aussi sensible et bouillonnante. Alors qu’elle s’apprête à continuer ses études à la maîtrise, la jeune artiste gagne en maturité : on prend plaisir à la voir devenir plus sage… mais pas trop. Beuveries excessives, artistes excentriques, l’Ontario peint dans Wendy : Maître ès art fait écho au Montréal speedé du premier volume. Mais, cette fois-ci, toutes ces extravagances périphériques poussent notre héroïne dans les limites de sa pratique artistique. Comment se servir des émotions coincées et cachées, quelles formes doivent-elles prendre dans sa relation à l’art et, surtout, aux autres? Une bande dessinée vive, aux personnages colorés (même si en noir et blanc), qui expose avec sarcasme la vie d’une jeune créatrice qui se cherche à travers les arts. »

Poisson à pattes, Blonk (Pow Pow)
Shannon Desbiens, de la Librairie Les Bouquinistes, en a dit ceci : « Un objet curieux et inattendu. Un univers médiéval, avec un mec, Bastien, qui doit cacher une différence notable avec ses congénères, loyal avec son père, mais qui doit tolérer une mère marâtre, alcoolique et radine. Son intelligence en fait un être à part, qui ne se sent pas à sa place et qui compte bien quitter cette bande d’ignares pour s’accomplir ailleurs. Bref, c’est ce type de livre dans lequel on entre, mais qui va dans des directions insoupçonnées. Une histoire bien ficelée et palpitante qui fait réfléchir sur plusieurs aspects de l’humanité. Un grand Blonk et du grand Pow Pow! À découvrir absolument! »

Football-Fantaisie, Zviane (Pow Pow)
Voici ce qu’en a dit Cassandre Sioui, de la Librairie Hannenorak : « Zviane accomplit tout un exploit avec ce pavé, une bande dessinée des plus originales alternant le noir et blanc et les couleurs vives. Le scénario, habilement ficelé, est rocambolesque. Deux jeunes filles prêtes à tout pour survivre s’enfuient du repaire d’un savant fou et atterrissent à Football-Fantaisie, dans l’archipel de Banane-Banane, où la langue parlée leur est incompréhensible. Expériences scientifiques douteuses, bouleversements politiques, poursuites policières épiques et un brin de folie : tous les ingrédients sont réunis pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin. Les clins d’œil à l’histoire du Québec et cette langue saugrenue qu’est le banane-bananien sont désopilants. Une œuvre unique à lire et à relire! »

À noter, Football-Fantaisie a tout récemment remporté le Prix de la critique ACBD, pour lequel Wendy : Maître ès arts était aussi finaliste.

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