Nos chouchous de l’été

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Les petites victoires
Yvon Roy, Rue de Sèvres, 160 p., 29,95$

À la manière de Fabien Toulmé dans Ce n’est pas toi que j’attendais, Yvon Roy, bédéiste québécois, nous fait le récit de sa vie avec son fils autiste. Les défis sont grands, les deuils doivent se faire, les victoires sont d’autant plus grandes. On y découvre un papa pas parfait, mais aimant comme mille, bien décidé à écouter son propre fils plutôt que les pronostics.

 

Rien n’est trop beau pour les gens ordinaires
Marina Lewycka (trad. Sabine Porte), Alto, 472 p., 29,95$

À Londres, Berthold, dans la quarantaine, est revenu habiter chez sa mère dans un HLM après son divorce, sa dépression et le décès de sa fille. Quand sa mère meurt subitement, il craint de perdre son logement et demande à une dame âgée, Inna, de se faire passer pour sa mère. En parallèle, Violet, dans la vingtaine, la nouvelle voisine de Berthold, qu’il croisera à quelques reprises dans ce roman mordant, a trouvé son emploi idéal, croit-elle, jusqu’à ce qu’elle découvre une histoire de corruption.

 

Cœur-Naufrage
Delphine Bertholon, JC Lattès, 408 p., 29,95$          

Une traductrice de 34 ans, Lyla, attend qu’il se passe quelque chose dans sa vie et réalise qu’elle n’est pas devenue celle qu’elle souhaitait. Elle reçoit alors un message qui lui remémore l’été de ses 17 ans, un moment où elle croyait alors que tout était possible. Cet été-là, elle ne s’entendait pas avec sa mère, elle était amoureuse de Joris, un surfeur, puis elle apprenait qu’elle était enceinte.

 
Les luttes fécondes
Catherine Dorion, Atelier 10, 110 p., 11,95$

Nous scions perpétuellement les jambes au désir. Voilà ce qu’avance Catherine Dorion dans ce petit essai coup-de-poing, à la fois personnel et impersonnel, créant un pont très solide entre le désir amoureux et la passion des soulèvements populaires. En brisant le cloisonnement social érigé tout autour du désir, elle souhaite abolir les règles pour mieux laisser circuler ce puissant souffle de vie.

 

Montréal-Mirabel : Lignes de séparation
Marie-Pascale Huglo, Leméac, 158 p., 14,95$

Avant qu’il soit voué à la destruction, l’aéroport de Mirabel, initialement un projet de grandeur, a été un lieu qu’a fréquenté l’auteure lors de plusieurs voyages, entre autres lors de son arrivée à Montréal. Ce rêve brisé trouve écho dans sa rupture qu’elle raconte par fragments avec pudeur. Cet original parallèle, empreint de finesse, permet d’aborder les séparations, les frontières, l’éphémérité des choses et l’exil.

 

Encyclopédie visuelle des aliments
Collectif, Québec Amérique, 624 p., 39,95$

Selon Ricardo, qui en signe la préface, cet ouvrage est un « indémodable ». Parce que s’il s’agit d’une réédition (qui a subi une refonte complète) de la bible culinaire parue en 1996, elle n’en demeure pas moins pertinente pour nous en apprendre sur les aliments : leurs origines, leurs particularités, comment les apprêter, les conserver, les cuisiner. Les gros plus de cet ouvrage? On y découvre des aliments méconnus, l’information a été vérifiée par des experts et l’aspect visuel est éclatant.

 

Baby-sitter
Catherine Léger, Leméac, 112 p., 13,95$ 000

Cédric commet l’erreur de faire une blague sexiste et grossière à la télé, qui devient virale sur les réseaux sociaux au grand dam de sa blonde et de son frère Jean-Michel. Alors que Cédric réfléchit à ses excuses (Quoi dire? Et doit-il vraiment s’excuser?), il engage une baby-sitter, qui troublera chacun différemment, tandis que Jean-Michel lui propose d’écrire un livre sur la misogynie. Cette pièce cinglante aborde le féminisme et ses dérapages avec humour et lucidité.

 

La nuit du 31
Alice Kuipers (trad. Rachel Martinez), Hurtubise, 236 p., 17,95$

À l’hôpital, Kurt s’inquiète et attend des nouvelles de Callie et d’Ivy qui ont eu un accident de voiture, ignorant si elles ont survécu. Pendant ce temps, à travers le regard de ces trois personnages, on remonte le temps des deux dernières semaines. Callie voit sa vie d’adolescente chamboulée alors que son amie Ivy, qu’elle n’a pas vue depuis trois ans, réapparaît, quelque peu perturbée et déterminée à séduire Kurt. Dès 13 ans

 

 

Le garde-manger boréal
Jean-Luc Boulay et Arnaud Marchand, L’Homme, 240 p., 34,95$ 

Dans leur cuisine, les chefs Jean-Luc Boulay et Arnaud Marchand mettent à l’honneur les saveurs de la forêt boréale. Par exemple, on n’y trouve pas de jus de citron ou d’huile d’olive, mais plutôt des arômes du terroir comme le vinaigre de cassis ou l’huile de pépins de canneberges. En plus de découvrir ce qu’est la cuisine nordique, on déniche de bonnes adresses et des recettes saisonnières dans ce superbe ouvrage qui témoigne du talent et de la passion des deux chefs.

 

Ronce-Rose
Éric Chevillard, De Minuit, 142 p., 25,95$

Jubilatoire. Ce roman est en fait le journal intime d’une fille qu’on devine jeune. Son tuteur, Mâchefer, est le genre de gars qui se « déguise » et qui traîne sa paie dans un sac de sport (vous voyez le genre…). Mais un jour, voilà qu’il ne revient pas du boulot. Avec des culottes et du jambon dans son sac, Ronce-Rose décide de partir à sa recherche. Dans une écriture recherchée, où chaque phrase devient un jeu d’esprit, Chevillard prouve sa maîtrise de la langue en nous entraînant à travers une aventure brillante de naïveté.

 

Amants
Anne Archet, Remue-ménage, 204 p., 19,95$

Si Sol avait écrit de la poésie érotique, sûrement que son œuvre aurait eu des similitudes avec celle d’Anne Archet, notamment dans la qualité des contrepèteries dénichées. En effet, celle qui décline plus de 741 expériences de coïts, amoureux ou pas, ajoute à ses courts textes – deux lignes chacun – cette touche de fantaisie, cette capacité à jouer de la langue pour épater le lecteur. C’est habilement tourné!

 

Les pirates sont-ils polis?
Corinne Demas et Artemis Roehrig (trad. Christiane Duchesne), Scholastic, 32 p., 11,99$

Un guide des bonnes manières version pirate, voilà l’astuce idéale pour montrer aux petits que même si on aime s’amuser, il y a un moment pour dire merci, pour partager, pour attendre son tour ou même pour s’excuser. Sous les illustrations du plus que talentueux David Catrow, des pirates hirsutes et bedonnants viennent ainsi donner un coup de pouce aux parents! Dès 3 ans

 

La nature exposée
Erri De Luca (trad. Danièle Valin), Gallimard, 166 p., 28,95$

Un homme des montagnes, d’une bonté intrinsèque, doit restaurer une sculpture de marbre représentant Jésus crucifié. On lui demande de retirer le pagne – ajouté dans un second temps – pour dévoiler la « nature », soit le sexe, du Christ. Une mission que l’artiste acceptera, de cœur et d’âme. Cette histoire joue du côté métaphysique, emporte le lecteur dans une voluptueuse réflexion non pas sur la religion, mais sur ce qui est sacré ou profane, sur l’art et sa portée. Un roman relaxant.

 

Les filles au lion
Jessie Burton (trad. Jean Esch), Gallimard, 490 p., 36,95$

L’auteure de Miniaturistes récidive avec un nouveau roman de grande qualité, tout en grâce, qui nous entraîne, entre politique, histoire nationale et triangle amoureux, dans le milieu de l’art et dans une quête d’émancipation pour deux femmes que trois décennies séparent. Du Londres des années 60 à l’Espagne de 1936, une toile – celle qui donne son nom au titre du livre – formera le pont entre Odelle et Olive, laissant une histoire bien mystérieuse la précéder.

 
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