Ces dernières semaines, deux auteurs ont disparu. Maryse Condé s’est éteinte aux premiers jours d’avril tandis que Guy Goffette a rendu l’âme à la fin du mois de mars.

L’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé, notamment connue pour Moi, Tituba sorcière…, Ségou, Conte cruel et La vie sans fards, s’est éteinte à l’âge vénérable de 90 ans. On se souviendra d’elle, grande autrice, journaliste et professeure, pour avoir traité dans son œuvre l’histoire de l’Afrique, des Antilles et de l’esclavage. Elle aura donné une voix, ainsi qu’une identité à ces peuples étouffés. Son regard acéré sur la question de l’identité noire et sur le colonialisme tout comme ses combats pour l’indépendance de la Guadeloupe lui ont valu une reconnaissance mondiale.

Maryse Condé a fondé le Centre des études françaises et francophones de l’université de Colombia, contribuant à faire connaître la littérature française aux États-Unis. Elle a également présidé le Comité pour la mémoire de l’esclavage, en France, en vue de l’application de la loi Taubira, qui proclame que la traite et l’esclavage constituent des crimes contre l’humanité.

Souvent pressentie pour le prix Nobel de littérature, Maryse Condé a plutôt reçu le nouveau prix alternatif de littérature en 2018. Elle a été notamment lauréate du prix Marguerite-Yourcenar en 1999, du Grand Prix Metropolis bleu en 2003 et du Grand Prix du roman métis en 2010. Elle est devenue membre honoraire de l’Académie des lettres du Québec et a reçu entre autres les titres d’Officière de la Légion d’Honneur et de Commandeure de l’ordre des Arts et des Lettres en France.

Moins connu ici, le poète et éditeur français Guy Goffette est décédé tout récemment. Ancien instituteur, passionné de Verlaine, sur lequel il a d’ailleurs écrit quelques ouvrages, Guy Goffette est l’auteur de plusieurs recueils de poésie, de quelques romans et d’essais. On lui doit notamment Petits riens pour jours absolus, Pain perdu et Paris à ma porte, tous publiés chez Gallimard. Depuis 2000, Guy Goffette était membre du comité de lecture des éditions Gallimard. Il a reçu en 2001 le Grand Prix de poésie de l’Académie française pour Un manteau de fortune et l’ensemble de son œuvre et le Goncourt de la poésie en 2010.

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