Le 23 mai dernier, Élie Buzyn est mort à l'âge de 93 ans. Il laisse derrière lui les détails d'une vie écorchée par la Shoah, rendus indélébiles par ses écrits.

Né en Pologne, Buzyn vit avec ses parents dans le ghetto juif de Lodz jusqu’à sa déportation, à l’âge de 15 ans, dans le complexe concentrationnaire d’Auschwitz. Il échappe à la mort, sauvé par l’avancée des Soviétiques sur le territoire polonais en 1945. Dix ans plus tard, il s’installe en France et poursuit une carrière de chirurgien orthopédique. Il fait surtout œuvre auprès des laissés-pour-compte et de ceux qui se trouvaient dans la mire des nazis.

Après cinquante ans de silence, tentant jusqu’alors par ses actes de reconstruire ailleurs ce qui avait été détruit, il passe résolument à la parole et décide de partager au reste du monde son vécu et ses convictions profondes. Il publie d’abord, en 2018, J’avais 15 ans : Vivre, survivre, revivre (Alisio). En faisant le récit de son parcours, il devient un témoin monumental des horreurs de l’Holocauste.

En 2019, il rédige un essai s’adressant aux nouvelles générations intitulé Ce que je voudrais transmettre : Lettre aux jeunes générations (Alisio). Il y exprime la nécessité de transmettre aux plus jeunes l’urgence de perpétuer la mémoire de la Shoah, de savoir reconnaître la haine malgré les différents visages qu’elle emprunte et, surtout, de lui résister quoi qu’il advienne. L’impératif de Buzyn, même après sa mort, demeure d’une terrible justesse.

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