Jean-Yves Soucy, écrivain et éditeur apprécié, est décédé le 6 octobre à l’âge de 72 ans. Né à Causapscal, dans le Bas-Saint-Laurent, Soucy a bourlingué d’un emploi à l’autre (comptable, travailleur social, journaliste, etc.) avant de se tourner définitivement vers l’écriture. C’est en 1976 qu’il publie un premier roman, Un dieu chasseur (PUM), qui raconte le quotidien d’un trappeur des « pays d’en haut ». L’ouvrage retient l’attention, lui valant notamment le prix de la revue Études françaises et le Prix de La Presse.

Pendant sa carrière, il aura publié une quinzaine d’ouvrages, dont de grands succès populaires avec Un été sans aube – un récit sur le sort tragique des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale coécrit avec Agop J. Hacikyan – ou Secrets de famille – une biographie des jumelles Dionne coécrite avec trois d’entre elles.  

Entre fictions, contes et biographies, Jean-Yves Soucy aura démontré l’ampleur de son talent, qu’il a aussi affiné en écrivant pour la radio et la télévision et en agissant comme réviseur. Au cours de sa carrière, il a été rédacteur en chef adjoint au magazine Livres d’ici, puis est devenu directeur littéraire des éditions Typo, l’Hexagone et VLB éditeur, poste qu’il a occupé jusqu’en 2010.

Impliqué dans le secteur littéraire, il a notamment représenté le Québec dans de nombreux événements internationaux, a présidé le conseil d’administration du Salon du livre de Montréal (1985-1986) et a siégé sur le Conseil consultatif du livre et de la lecture (1985-1988) ainsi que sur le comité exécutif de la Commission du droit de prêt public. 

Une vie entre les mots, les siens et ceux d’autrui, qui s’est achevée dans les bras de sa femme bien-aimée, l’auteure Carole Massé. Sur Facebook, l’écrivaine a partagé le souvenir d’un homme courageux :

« Jean-Yves était très serein face à la mort qu’il trouvait une chose naturelle. Il n’avait pas peur d’elle, comme il le dit souvent à ses filles et à moi-même. Mais nous ne partagions pas cette hauteur de vue, et sa maladie comme sa disparition furent pour nous une effroyable secousse, un terrible arrachement.

Il aimait citer Robert Marteau : « Va libre celui-là seul qui guérit sa mort dès sa jeunesse. »

Libre, Jean-Yves l’aura été dans sa vie, comme dans son écriture. Maintenant affranchi des limites corporelles, il est devenu pensée, souvenir, temps, et il continue de vivre en chacun de nous qui l’aimions. »

Nos condoléances à ceux qui auront eu le bonheur de croiser sa route.

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