Alexandre Jardin : L’appel au désordre

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Une partie de cette entrevue exclusive a paru dans le catalogue de Noël 2014 des Librairies indépendantes du Québec. Vous pouvez consulter le catalogue ici.

Depuis toutes ces années à écrire sur l’amour et le couple, pensez-vous qu’il faille inévitablement choisir entre la durée et la passion? Votre point de vue sur cette dualité a-t-il beaucoup changé au fil du temps et des romans?
J’opte plus viscéralement pour la passion. Les mollesses et les inattentions de la vie de couple me scandalisent encore plus. Quand je vois un couple dans un restaurant souper sans se parler, j’ai envie de les engueuler vertement! De les rappeler au désordre. C’est une honte! Cette phrase de Saint Augustin me poursuit : « Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui perd sa passion »!

La fidélité de votre lectorat, depuis toutes ces années, vous donne des ailes ou vous effraie?
J’en conclus que le nombre de femmes aptes à mille folies est resté stable… malgré les ans. Ce qui me rassure! J’ai toujours eu peur d’un assagissement lent et sournois des populations. Heureusement, il n’en est rien! Le nombre d’amantes totalement folles et capables de surprises fantasques en amour reste très élevé! Je suis assez fier de mes contemporaines… et du niveau ahurissant de témérité des Québécoises (si j’en juge mon courrier…)!

Vous connaissez bien le Québec en été. Mais à quoi ressemblerait le Noël parfait si vous le passiez ici?
Au bord du lac Masson, occupé à écrire mon roman suivant sur le dos nu et parfait de ma blonde endormie… d’un œil!

Quels livres aimeriez-vous offrir ce Noël aux gens que vous aimez?
Au moins quatre ou cinq livres par personne, je hais la mesquinerie et raffole de la goinfrerie. Des romans, des romans par paquets! Tout ce qu’il faut pour rendre fous les êtres que nous aimons, rien qui puisse les normaliser ou les assagir. La littérature doit rester une école de la liberté, du culot et de la pensée hors cadre. Sans retenue!

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