Littérature argentine à Paris

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Le Salon du Livre de Paris a annoncé ce mois-ci qu’il fera la part belle à la littérature argentine pour sa 34e édition, qui se déroulera du 21 au 24 mars 2014. Il en profitera pour commémorer le centenaire de la naissance de Julio Cortazar, un des fleurons de ce pays d’Amérique du Sud.

Pour célébrer avec le tout Paris, voici une petite sélection de titres argentins à savourer.

(L’ordre d’apparition est aléatoire et les résumés sont ceux des éditeurs.)

1. Marelle – Julio Cortazar

Horacio Oliveira est un nihiliste qui rejette la rationalité du monde et dont les maîtres mots sont hasard, rêve, fantaisie… L’épopée de cet exilé argentin débute à Paris où il vit un amour total avec une femme nommée la Maga ; elle se poursuit à Buenos Aires à la recherche de cette dernière. Et sa vie prend bientôt un cours étrange quand il se persuade de deux phénomènes extraordinaires : la réincarnation de sa maîtresse dans une autre femme et la découverte, dans le mari de celle-ci, de son propre double… Avec ce roman puzzle qui offre la possibilité d’une lecture linéaire ou « butineuse », Julio Cortazar invente le roman interactif.

2. La soif primordiale – Pablo de Santis

Dans la Buenos Aires des années 50, à l’ombre de la dictature, Santiago, un jeune provincial, réparateur de machines à écrire, se retrouve responsable de la rubrique ésotérique du journal où il travaille et informateur du ministère de l’Occulte, organisme officiel chargé de la recherche sur ces thèmes et les vérités qu’ils recouvrent. Malgré son scepticisme à l’égard du surnaturel, Santiago assiste à une rencontre de spécialistes des superstitions, y est témoin d’un meurtre et mis en contact avec les antiquaires.

3. L’invention de Morel – Adolfo Bioy Casares

Le sujet de ce roman que Borges, dans sa préface, estimait être l’un des plus ingénieux des lettres modernes, demeure toujours d’une originalité hors pair. Dans une île déserte, un justiciable en fuite découvre des choses fantastiques. Répétées à l’infini, les images des anciens habitants de l’île parcourent le paysage, figées dans un discours éternel. L’amour du fugitif envers un des mystérieux personnages le conduira à découvrir Morel et sa machine infernale, puis à intégrer son monde. Un roman qu’il ne faut pas se contenter de ne lire qu’une fois, un petit chef-d’œuvre.

4. Fictions – Jorge Luis Borges

Des nombreux problèmes qui exercèrent la téméraire perspicacité de Lônnrot, aucun ne fut aussi étrange – aussi rigoureusement étrange, dirons-nous – que la série périodique de meurtres qui culminèrent dans la propriété de Triste-Le-Roy, parmi l’interminable odeur des eucalyptus. Il est vrai qu’Eric Lônnrot ne réussit pas à empêcher le dernier crime, mais il est indiscutable qu’il l’avait prévu…

5. Mafalda – Quino

On ne présente plus Mafalda, petite fille vive qui découvre la vie, ses joies, ses absurdités et ses horreurs. À travers l’éveil d’un enfant Quino nous livre sa réflexion sur le monde et sur l’étrange animal qui le peuple : l’être humain.
Quino donne naissance à Mafalda en 1964, personnage qui fera de lui un dessinateur mondialement connu et reconnu. Umberto Eco qualifia Mafalda de « contestataire » et d’ « héroïne engagée qui refuse le monde tel qu’il est ».

6. Mémoires secrètes d’une poupée – Silvina Ocampo

La plume de Silvina Ocampo, telle une baguette magique, fait surgir du réel, du quotidien le plus banal, un monde d’artifices, un univers de rêves, de cauchemars, de visions insolites qui reflètent avec un humour subtil les angoisses, les pulsions les plus secrètes – souvent douloureuses, parfois inavouables – de cet écrivain dont Borges, son ami, disait : «De tous les termes qui pourraient la définir, le plus précis, serait le mot : génial.»

7. Purgatoire – Tomas Eloy Martinez

Juillet 1977 : ils étaient géographes, ils venaient de se marier et ils se trouvaient dans une zone rurale au nord de l’Argentine, près de la ville de Tucumán, dont ils devaient actualiser les cartes routières. Les militaires n’ont pas hésité à les arrêter en raison de leur aspect juvénile et de leurs activités suspectes, car des relevés topographiques de toute la région étaient en leur possession. Après plusieurs jours de détention, Emilia est libérée grâce à l’intervention de son père, le docteur Dupuy, l’un des intellectuels dont les idées guident l’action de la dictature. Elle rentre à Buenos Aires où elle espère retrouver son mari, Simón. Mais il ne reviendra pas.

8. Fantômes – César Aira

À Buenos Aires, le soleil frappe fort sur l’immeuble en construction de la rue Bonifacio. En ce dernier jour de l’année, date initialement prévue de l’achèvement du chantier, les futurs propriétaires sont venus constater l’avancement des travaux. La famille Viñas, chargée de veiller à ce que personne ne pénètre dans le chantier, s’est précairement installée au dernier étage du bâtiment et s’apprête à célébrer le réveillon. Mais, traversant les étages et les cloisons, une bande de fantômes a également investi les murs. Des fantômes que les membres de la famille Viñas sont les seuls à pouvoir voir.

9. Les passagers de l’Anna C. – Laura Alcoba

‘Lors de notre traversée de l’Atlantique à bord de l’Anna C., je devais avoir un peu plus d’un mois. Je ne sais pas quel nom je portais à l’époque – mes parents ne s’accordent pas sur la question, comme sur tant d’autres choses.’ Au milieu des années 1960, une poignée de jeunes Argentins quittent clandestinement leur pays pour s’embarquer dans un périple qui doit leur permettre de rejoindre le Che Guevara. Ils sont prêts à donner leur vie pour qu’advienne la Révolution. Laura Alcoba a composé ce roman à partir des souvenirs des rares survivants de cet incroyable voyage, dont ses parents faisaient partie et au cours duquel elle est née.

10. La Capitana – Elsa Osorio

Il y a des vies qui sont des romans qu’aucun romancier n’oserait écrire par crainte d’être taxé d’invraisemblance. Mika, Micaela Feldman de Etchebéhère, a réellement vécu en Patagonie, à Paris, à Berlin, en Espagne, elle a tenu toute sa vie des carnets. À partir de ces notes, des rencontres avec ceux qui l’ont connue, des recoupements de l’Histoire, Elsa Osorio transforme ce qui pourrait n’être qu’une biographie en littérature. Elle a participé, avec son mari, au mouvement intellectuel dans les années 30. Puis ils sont allés vivre à Berlin dont les ont chassés le nazisme et les manipulations du mouvement ouvrier par le stalinisme. Enfin ils sont allés rejoindre les milices du poum dans la guerre civile en Espagne. Dans des circonstances dramatiques, elle, qui ne sait rien des armes et des stratégies militaires, se retrouve à la tête d’une milice. Son charisme, son intelligence des autres, sa capacité à prendre les décisions la rendent indispensable et ce sont les miliciens eux-mêmes qui la nomment capitaine.

Article sur Julio Cortazar – le libraire

 

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