L’écrivain français Jean D’Ormesson est décédé cette nuit, 5 décembre, d’une crise cardiaque. Il avait 92 ans. Mémoires, romans, essais, il a écrit une quarantaine de livres. « Longtemps, je me suis demandé ce que j’allais faire de ma vie », écrit D’Ormesson dans C’était bien publié en 2000.

C’est en 1956 qu’il publie L’amour est un plaisir, son premier livre. Mais ce n’est qu’en 1971 que son écriture sera vraiment reconnue avec son roman La gloire de l’Empire qui lui vaut le grand prix du roman de l’Académie française. Il sera d’ailleurs élu à l’Académie deux ans plus tard. Il soutiendra la venue de Marguerite Yourcenar à l’Académie et c’est lui qui la reçoit lorsqu’elle deviendra la première femme à y faire son entrée en 1980.

Il a écrit de nombreux articles et chroniques journalistiques, devenant directeur général du journal Le Figaro en 1974. Très politisé, Jean D’Ormesson se décrit comme « un homme de droite […] qui a beaucoup d’idées de gauche », confiait-il au journal Le Figaro en 2015. Lors de l’élection présidentielle de 2012, il sera l’un des dix-huit intellectuels à défendre la candidature de Nicolas Sarkozy.

Il était surtout un passionné des lettres. « Mais les livres, lui dis-je. Ils se suffisent à eux-mêmes. Je suis venu parmi eux comme vers un paradis, un royaume enchanté, une oasis dans le désert du monde. Marguerite Yourcenar dit quelque part qu’elle est entrée en littérature comme on entre en religion. Je ne suis pas entré en religion. J’ai découvert le plaisir. Et peut-être le bonheur. Et peut-être un peu plus que le bonheur : un monde plus beau et plus haut, le même que le nôtre et un autre, où tout était à la fois raconté et effacé, révélé et inventé, et toujours plus vrai que nature? non seulement la gloire, les fêtes, les amours, les voyages, la violence et la haine, les trahisons, les bassesses, mais les temps morts de l’existence, ses ratés, son ennui, son dégoût et la mort. Les livres prenaient le relais de Dieu pour une seconde création qui doublait la première et qui la corrigeait », écrit-il dans Une fête en larmes.

En 2015, ses oeuvres entrent dans la prestigieuse collection La Pléiade. En mars 2018 est prévue la parution posthume du livre au titre précurseur Et moi je vis toujours aux éditions Gallimard.

Publicité