L’honneur est allé au mangaka Sansuke Yamada pour « Sengo » (Casterman) qui trace l’histoire de deux compagnons de la Seconde Guerre, Toku et Kadomatsu, qui se retrouvent après avoir été démobilisés et alors que le Japon à peine à se relever de sa défaite. Bien que les deux camarades soient bien différents – l’un est de nature enthousiaste tandis que l’autre a tendance à broyer du noir –, leur passé commun au front forge une solide amitié.
« Sansuke Yamada réussit là un tour de force : d’un panorama de ruines il tire au fond l’essentiel, la dimension baroque. Personnages picaresques, tendre exhibition des imperfections, habile mélange du burlesque et du tragique ou surgissement soudain d’une violence toujours à l’arrière-plan d’une action en apparence légère et joviale : tout cela concourt à l’élaboration d’une fresque douce-amère d’une remarquable justesse, où le rire occupe toutefois toute sa place », a déclaré le jury qui malgré qu’il ait fait son choix, recommande également la lecture des autres œuvres finalistes afin d’élargir son tour d’horizon de la bande dessinée asiatique actuelle et de qualité. Les quatre autres œuvres en lice étaient Blue Giant (Glénat) de Shinichi Ishizuka, Mauvaise herbe (Le Lézard noir) de Keigo Shinzo, Ma vie en prison (Kana) de Kim Hong-Mo et La vis (Cornélius) de Yoshiharu Tsuge.
Le premier tome de la série « Sengo », Retrouvailles, est paru au Québec le 5 mars dernier, tandis que la seconde partie, Initiation, est paru le 4 juin. Familles, le troisième volume, arrivera en librairie au début du mois d’août. L’intégralité de la série japonaise compte sept tomes.
L’an dernier, le Prix Asie de la Critique ACBD avait été remis à Gou Tanabe pour Les chefs-d’œuvre de Lovecraft : Les montagnes hallucinées (Ki-oon).
