Le genre de la nouvelle gagne à se faire connaître, c’est indéniable. C’est ce que le prix Adrienne-Choquette s’efforce de faire au sein de la grande communauté de lecteurs et de lectrices, et ce, depuis 1981.

La nouvelle, par définition, est courte. Elle se concentre généralement sur un événement et comporte peu de personnages. Elle se caractérise également par son intensité et sa brève mise en bouche; en peu de mots, le nouvelliste doit pouvoir accrocher rapidement l’attention de son lecteur et mettre en place de manière efficace l’amorce de son texte. Bien que les standards puissent varier, la nouvelle compte normalement entre 1000 et 10 000 mots. Si certains lecteurs au long cours reprochent à la nouvelle d’être trop courte, d’autres apprécient justement sa concision et son rythme. D’ailleurs, de plus en plus de personnes admettent éprouver des difficultés à lire de longs textes, comme si leur concentration se limitait à de plus courtes périodes. Les raisons sont multiples, mais on peut se douter que l’utilisation effrénée que nous faisons des réseaux sociaux ainsi que l’accessibilité aux actualités en continu favorisent cette baisse d’attention. Si on peut certainement s’inquiéter de ce constat, on peut aussi espérer que le genre de la nouvelle fera de nouveaux adeptes, puisqu’il répond à tous les critères du lecteur moins attentif. Bien sûr, la nouvelle n’est pas pour autant un sous-genre de la littérature, loin de là. Au contraire, bien des auteurs aguerris s’y prêtent et qui dit court ne dit pas simple. La brièveté se double d’une plus grande précision dans le choix des mots.

C’est justement pourquoi le prix Adrienne-Choquette est si important. Dans notre quotidien où tout va trop vite, le danger de perdre l’habitude de la lecture est réel. La nouvelle peut certainement plaire à des lecteurs plus récalcitrants, comme à des lecteurs qui ne trouvent plus l’occasion de se poser. Imaginé par Simone Bussières, le prix Adrienne-Choquette honore la mémoire d’une grande autrice de nouvelles et souhaite mettre de l’avant les nouvellistes d’ici. Le prix est assorti d’une bourse de 1000$ remise par la Ville de Québec. Le nom du lauréat ou de la lauréate sera divulgué lors du Salon international du livre de Québec, en avril prochain.

Voici donc les finalistes 2024, à mettre en lumière partout!

Galumpf, de Marie Hélène Poitras (Alto). Rappelons que l’autrice a remporté en 2023 le Prix littéraire du Gouverneur général pour ce titre.

Rivières-aux-Cartouches, de Sébastien Bérubé (Perce-Neige), qui a remporté au printemps dernier le Combat national des livres.

Des pierres dans les poches, de Marie-Pascale Huglo (Leméac)

Le silence des braises, d’Alec Serra-Wagneur (La maison en feu)

Publicité