Le vendredi 22 avril prochain, six plumes LGBTQ+ du Québec occuperont la Maison de la culture Janine-Sutto dans le cadre de la troisième édition du cabaret littéraire Accents Queers. Les artistes livreront sur scène de brefs textes portant sur des thématiques LGBTQ+ ou donnant vie à des personnages issus de la diversité sexuelle.

Les deux éditions liminaires du cabaret, qui se sont déroulées en mai et en novembre derniers, ont suscité l’intérêt de près de 1 000 auditeurs en salle et en ligne. Espérant établir une tradition, sa troisième édition célèbre à nouveau la queerness, fait résonner les enjeux de la communauté arc-en-ciel et en profite, au passage, pour faire éclater les genres littéraires. Le public pourra être témoin, pendant 90 minutes, des plumes talentueuses de Judith Lussier, de Nicholas Dawson, d’Éric Noël, de Marilou Craft, de Jonathan Bécotte et de Samuel Larochelle, l’idéateur et l’animateur de la soirée.

Le spectacle sera diffusé gratuitement en différé sur Vimeo du 28 avril au 8 mai 2022. Pour obtenir des informations supplémentaires au sujet de la tenue du cabaret, rendez-vous sur la page Facebook de l’événement.

D’ici là, prenez goût au travail créatif des artistes participants en faisant la lecture de leurs parutions récentes :

Annulé(e) : Réflexions sur la cancel culture, de Judith Lussier (Cardinal)

« Alors que les réseaux sociaux ont permis à plus d’individus de prendre la parole et à différentes réalités d’être enfin nommées, il semble que le terrain discursif soit de plus en plus miné. Nous n’avons jamais pu autant nous exprimer librement, et pourtant, nous avons le sentiment que communiquer ses idées n’a jamais été aussi complexe et risqué. » C’est avec ce point de départ tout en nuances que la journaliste Judith Lussier tente de comprendre la cancel culture. Cet essai examine ce phénomène complexe aux contours flous qui sème parfois la panique et alimente de nombreuses chroniques, sans faire l’économie d’une réflexion sur les dynamiques de pouvoir qui dictent sa trajectoire.

Self-care, sous la direction de Nicholas Dawson (Hamac)

Self-care réunit les voix de 11 écrivain.es qui, à partir de leur situation de personnes minorisées, se penchent sur différents aspects du soin de soi. Résolument politique, cet ouvrage collectif de textes de fiction (poésie, récits, nouvelles et textes hybrides) pense l’affect, les troubles, les mécanismes de défense, les obsessions, les impulsions, la mélancolie, la douleur chronique, le deuil et l’anxiété comme des voies privilégiées pour aborder toutes les manières de prendre soin de soi, qu’elles soient new age, ancestrales, individualistes, solidaires ou (anti)capitalistes.

 

Astéroïde B 612, d’Éric Noël (Leméac)

Antoine, un aviateur qui survolait la Méditerranée, s’écrase en plein désert. Un petit garçon s’approche : « Dessine-moi un mouton »… Voici une adaptation du Petit Prince où Saint-Exupéry lui-même vit devant nous sa rencontre avec le héros étrange qui, de planète en planète, accomplit son célèbre voyage initiatique.

 

 

Moebius, no 170 : Faut que t’aimes le monde sur la brosse, sous la direction de Marilou Craft et Stéphanie Barahona (Moebius)

« Aimer le monde sur la brosse, pour nous, c’est avoir de l’indulgence pour le laisser-aller et l’envie du laisser-faire », écrivent Stéphanie Barahona et Marilou Craft au sujet du titre du 170e numéro de la revue Mœbius. Retrouvez, dans ce numéro à l’écriture désinhibée, des textes de : Rachel Arsenault, Raphaëlle Auer, Éric Berthiaume, Simon Brown, Loréna Bur, Robin Cauche, Alegría Gobeil, Céline Huyghebaert, Tania Langlais, Mimi Lebuffe, Kevin Ménard, Tom Morro, Mélodie Nelson et Gabrielle Vigneault-Gendron. Dimani Mathieu Cassendo Dimani pense la création. Anne Archet écrit une lettre à Anne Archet. Ouanessa Younsi est l’écrivaine en résidence et Awa Banmana l’artiste qui signe la couverture. La citation-thème « Faut que t’aimes le monde sur la brosse. » est tirée de J’ai perdu mon mari de Catherine Léger.

Comme un ouragan, Jonathan Bécotte (Héritage jeunesse)

Je ne suis pas né pour être un ouragan. Mais je ne suis plus capable de contenir mes rafales. Mon secret souffle trop fort, pour que je l’étouffe une journée de plus…

 

 

 

J’ai échappé mon cœur dans ta bouche, Samuel Larochelle (Stanké)

Dans cette suite de textes intimes, Samuel Larochelle brouille la ligne entre ce qu’on peut dire à voix haute et ce qu’on garde (trop) souvent pour soi. Avec un mélange de vulnérabilité et d’humour, il explore des thématiques comme l’amour, le consentement, les applications de rencontres, la sexualité et le rapport au corps, en usant d’images et de formules percutantes. De page en page, il expose son histoire, ses pensées, ses blessures, ses anecdotes rocambolesques et ses aspirations dans un ouvrage qui se révèle drôle, émouvant et caustique (un peu bitch, disons-le), mais toujours désarmant d’honnêteté.


[Les résumés sont ceux des éditeurs.]

Photo : © Accents Queer

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