Le Festival America de Vincennes en France s’intéresse à la littérature d’Amérique du Nord et sa dernière édition, qui s’est déroulée du 20 au 23 septembre, s’est ouverte sur la remise de ses prix. Deux primo-romanciers l’ont emporté, dont le Québécois Stéphane Larue qui a eu l’honneur de recevoir, à l’unanimité dit-on, le prix des Lecteurs et celui des Lycéens de Vincennes pour son roman Le plongeur (Le Quartanier). Rappelons que ce livre relate l’incursion du narrateur dans la difficile dépendance au jeu et en parallèle, son travail comme plongeur dans les cuisines d’un restaurant montréalais. Ce livre s’est mérité le Prix des libraires du Québec en 2017.

« Grand roman d’apprentissage au coeur du Montréal nocturne, Le plongeur possède des qualités littéraires inégalées : un style hyperréaliste d’une adresse singulière, une maîtrise intrinsèque de son sujet, un univers de références et de codes qui sortent assurément de l’ordinaire et une connaissance profonde du patrimoine littéraire mondial, grande source d’influence. Un premier roman des plus impressionnants où l’auteur démontre qu’il est en pleine possession de ses moyens. » -Denis Gamache, librairie Au Carrefour (Saint-Jean-sur-Richelieu) 

Le prix du Roman Page/America, décerné celui-là par un jury de professionnels composé de 110 libraires et de 20 bibliothécaires, a choisi de récompenser l’Américain Hernán Díaz pour son roman Au loin (Delcourt) dont la sortie au Québec est prévue le 10 octobre. Ce roman raconte l’histoire d’Håkan, jeune paysan suédois, qui arrive en Californie pour tenter de retrouver son frère qui se cache quelque part à New York. Il décidera de traverser le pays à pied et rencontrera sur son chemin, dans le sens inverse de sa destination, plusieurs personnages qui remontent vers l’Ouest. En faisant connaissance avec les gens, plus ou moins bienveillants, qui croisent sa route, Håkan devra finalement assumer sa solitude. Ce livre a été finaliste pour le prix Pulitzer 2018.

« Le lièvre, à l’instar d’un brin d’herbe ou d’un morceau de charbon, n’est pas simplement une petite fraction du tout – il contient le tout. En vertu de quoi nous sommes un. Ne serait-ce que parce que nous sommes tous fait de la même matière. Notre chair est constituée de débris d’étoiles mortes, et c’est vrai aussi pour les pommes ou le bois du pommier, les poils sur la patte d’une araignée ou la roche en train de rouiller sur la planète Mars. Chaque être, aussi minuscule soit-il, est comme le moyeu d’une roue, dont les rayons pénètrent l’ensemble de la création. » [Extrait]

Photo de Stéphane Larue : Justine Latour/Le Quartanier
Photo d’Hernán Díaz : Jason Fulford

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