La littérature jeunesse québécoise regorge de joyaux inventifs qui visent à éveiller les esprits, à ouvrir les consciences, à instiller la réflexion, sans négliger le simple plaisir de lire, d’apprendre et d’aiguiser sa curiosité. Alors qu’on publiait vendredi dernier dans Le Devoir un article expliquant que la littérature jeunesse québécoise était souvent jugée trop osée par les Américains, nous pouvons d’autant plus apprécier notre chance que les éditeurs d’ici usent d’audace en abordant divers sujets de multiples manières.

Le prix Espiègle, initié l’an dernier par l’Association pour la promotion des services documentaires scolaires (APSDS), a récompensé samedi dernier à la librairie La Liberté à Québec deux livres jeunesse détenant des caractéristiques d’audace et d’ouverture, conseillant par le fait même toute bibliothèque scolaire – et pourquoi pas, personnelle – à détenir des exemplaires de ces livres.

Dans la catégorie Bibliothèques scolaires du primaire (5 à 11 ans), le prix est allé à Marie-Francine Hébert et à Jean-Luc Trudel pour Pow Pow, t’es mort! (Les 400 coups). Lionel Lévêque de la librairie de Verdun parle de cet album : « Manu est accro à son jeu vidéo de guerre. Unam, de son côté, vit la réalité de la guerre. Quand le premier a hâte que l’école termine pour aller tuer l’ennemi, le second n’attend que la fin de la guerre pour pouvoir retourner à l’école. Quand Unam n’arrive pas à manger à sa faim, Manu, obnubilé par son jeu, en oublie la sienne. Plus percutante que moralisatrice, l’alternance de ces deux réalités souligne un des grands paradoxes de notre monde et nous conscientise sur la guerre, sur les dérives de nos divertissements et les écarts de comportements qui en découlent parfois ».

Quant aux gagnantes dans la catégorie Bibliothèques scolaires du secondaire (12 à 17 ans), il s’agit de Lucile de Pesloüan et de Geneviève Darling pour Pourquoi les filles ont mal au ventre?,  édité dans la nouvelle collection « Griff » des Éditions de l’Isatis. « La réponse est simple : les filles ont mal au ventre à cause du sexisme ordinaire. Un manifeste éclair en faveur de la diversité et de l’égalité des chances. Essentiel! » affirme la libraire Émilie Roy-Brière de chez Pantoute à Québec.

Félicitations aux créateurs et merci aux éditeurs de leur bienheureuse intrépidité!

 

Les finalistes Espiègle 2018

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