Les racistes n’ont jamais vu la mer

Le titre m’a d’abord rebuté. « Le racisme, encore! » Mais, d’emblée, le dialogue est cordial, vif, inclusif. Deux amis célèbrent leur appartenance au Québec, leurs parcours de vie, leur amour de la culture. Les anecdotes sont étrangement familières, le langage est universel, plein de verve et d’espoir. Leurs voix, littéraires, font naître des images fortes. On y parle du silence, de la manière de raconter, de conjuguer au pluriel. On revit le 11 septembre 2001 à travers les yeux d’une jeune femme arabe nouvellement embauchée comme professeure de piano à Sainte-Julie, on nage avec des chiens en Haïti, on discute de livres, de monuments, de musique et, surtout, on réfléchit à la signification du titre, un choc pour moi qui n’avais jamais vu la mer de cet œil.