Vous lisez ses reportages sur le milieu culturel dans Le Devoir? Il faut absolument plonger dans sa poésie. Celle qui a remporté le prix Émile-Nelligan avec Corps étranger en 2008 revient enfin en librairie avec La dévoration des fées (Le Quartanier), un ouvrage hybride à la langue alouvie, entre poésie narrative et conte d’émancipation féminine, qui démontre l’étendue de son talent. Parce que son regard sur le milieu culturel importe et que sa plume nous interpelle, nous souhaitions connaître les ouvrages qui ont façonné cet esprit fin et ciselé.

Danseuses-mamelouk
Josée Yvon (Les Herbes rouges)
Depuis que j’ai redécouvert ses écrits, Josée Yvon trône, punk suprême, dans la constellation de mes grands-mères inspiratrices. Elle creuse ses phrases acérées au cœur du cru, de l’aliénation et du cruel, sans attendre la moindre permission, utilisant toutes formes à sa guise comme des jouets. Une professeure de liberté, qui ne professait rien.

Sur le jadis
Pascal Quignard (Folio)
Difficile de choisir – Abîmes, Vie secrète, Le sexe et l’effroi? – tant certaines œuvres de Quignard m’inspirent, et les marges de ces livres sont cernées d’embryons de poème. Les liens qu’il tisse entre essai, étude et souvenirs; entre mythologie, textes anciens et présents, comme sa manière de décortiquer le sexuel tout en s’inclinant devant son mystère, son amour de la musique et son utilisation du fragment résonnent longtemps en moi.

 

Bastard Battle
Céline Minard (Tristam)
À la manière des sept samouraïs, une poignée de chevaliers affrontent, en 1437, le terrible Bastard de Bourbon. Dans un faux vieux français mâtiné d’anglais qui sonne, tonne et résonne – au risque même parfois de nous laisser derrière –, Minard galope entre croisades, manga et univers à la Tarentino. Une mutation génétique entre La Chanson de Roland et Kill Bill, cohérente et décorsetée, à faire fondre les neurones.

 
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