DE QUOI ÇA PARLE?
Par un heureux mélange entre niveau de langue orale de tous les jours et érudition dans le propos (qui réfère à Julian Barnes et à Cioran), et par un heureux mélange entre philosophie et éléments kitsch du quotidien, la comédienne Émilie Bibeau a rassemblé ses chroniques d’autofiction créées — et lues — à l’émission Plus on est de fous, plus on lit! Si ces chroniques sont au nombre de cinq, elles sont néanmoins accompagnées de textes transitoires qui, eux, avaient été également créés pour le spectacle solo en ayant été tiré, en 2018.

Dans ce livre où l’intertextualité prend place comme protagoniste principal, on parle beaucoup d’amour, de déchirure et de la place de tout un chacun dans le monde. Avec un grand sens de l’autodérision qui en fait une narratrice hautement attachante, Émilie Bibeau fait parler Véronique Grenier, Dany Laferrière, Flaubert ou Colette sur ces grands épanchements et soubresauts de la vie.

EXTRAIT :
« La prochaine fois qu’on te dit : “C’est bizarre que quelqu’un d’érudit et de raffiné comme toi boive de l’Orange Crush” ou “C’est bizarre qu’un doctorant en littérature norvégienne lise le Paris Match en mangeant un Jos Louis”, tu pourras lui répliquer : “Alors faudra pas s’étonner que la vie soit un peu mêlante des fois, mais c’est ça qui est beau, pis il faut arrêter de mettre des étiquettes sur toute, parce que la vie, c’est tellement plus complexe pis nuancé que ça, maudite marde!” Et hop, sujet clos. »

À LIRE SI VOUS AVEZ AIMÉ
Hiroshimoi de Véronique Grenier (Ta Mère)
Je ne tiens qu’à un fil mais c’est un très bon fil de Sylvie Laliberté (Somme toute)

Illustrations : © Valérie Darveau

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