Parce qu’il est agréable de revisiter nos classiques, un libraire indépendant partage avec vous un livre, qui, loin d’être une nouveauté, mérite encore qu’on s’y attarde. Il n’est jamais trop tard pour découvrir un bon livre!

On sent son influence chez…
Serge Gainsbourg qui, dans l’album-concept Histoire de Melody Nelson, décrit sa sulfureuse idylle avec une jeune fille de 14 ans. Dans Les rivières, également : une nouvelle où François Blais nous traîne, sur quelques pages, dans le fil des réflexions d’un pédophile.

On a critiqué…
Le sujet, bien entendu! La scabreuse confession du professeur Humbert Humbert succombant aux appas pubescents de la jeune Lolita : de quoi envoyer directement Nabokov en prison, de l’opinion de l’un des quelques éditeurs américains ayant refusé de publier le manuscrit. L’immoralité de ses personnages scandalise. La perversion d’Humbert Humbert s’impose, naturellement, au premier plan, mais, il ne faut pas non plus oublier la capricieuse Dolorès ou le débauché Clare Quilty. C’est surtout l’absence d’un personnage qui viendrait ultimement racheter tous les autres que l’on reproche à l’auteur.

Pourquoi est-il encore pertinent de le lire aujourd’hui?
Pour sa puissance évocatrice et son raffinement exquis. Lolita inspire, dans un équilibre parfait, la répulsion la plus viscérale renforcée d’une extase littéraire inégalable. « Dire d’un livre qu’il est moral ou immoral n’a pas de sens », disait Oscar Wilde. « Un livre est bien ou mal écrit – c’est tout. »

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