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La mort nomade

L’incorruptible commissaire Yeruldegger a beau avoir quitté la police d’Oulan-Bator pour retrouver la sérénité dans le désert de Gobi, « le plus prolifique fouteur de bordel » de Mongolie ne saurait tenir longtemps à distance les victimes des crimes qui souillent la steppe de ses ancêtres, bien décidées à obtenir son aide, qu’il le veuille ou non… Enlèvements, assassinats, corruption, plans machiavéliques des grandes minières : la pourriture dont est atteint le pays continue de tout gangrener. Pour clore sa trilogie mongole, Ian Manook laisse souvent bouche bée un lecteur qui en a pourtant vu bien d’autres… Mais peut-on vraiment croire que l’auteur vient de renoncer à son héros et se tournera désormais vers d’autres horizons?

Règne animal

C’est presque un autel sacrificiel que dresse Jean-Baptiste Del Amo, car, dès la première partie de son roman, début du XXe siècle, on sent que rien ne sortira de bon de cette ferme perdue dans la France profonde, assurant à peine la survie des propriétaires avec ses quelques porcs. La maladie du père force l’arrivée d’un jeune cousin, bientôt conscrit en 1914. À son retour, défiguré, il épouse la fille unique… Le cycle malsain se poursuit. Grand bond en 1981. La ferme « fabrique » maintenant des porcs de façon industrielle et infernale, cruelle pour les bêtes et les hommes. La tension est si forte que la chute ne saurait tarder… Œuvre crue, qui ne cache rien (on pense à Zola), Règne animal  fascine et dégoûte, scandalise et provoque. Troublant!