Stéphanie Boulay : Ambassadrice de la Journée des librairies indépendantes

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Chaque premier samedi de juin, les librairies indépendantes sont en fête. C’est l’occasion rêvée de découvrir ces lieux de partage et de culture, de profiter de l’une des nombreuses activités et rencontres proposées dans ces commerces de proximité pas tout à fait comme les autres. Cette année, c’est la chanteuse, auteure et lectrice Stéphanie Boulay qui se fait l'ambassadrice de cette Journée des librairies indépendantes. Elle nous parle ici de son amour des livres et des mots qui la porte.

Pourquoi avoir accepté d’être l’ambassadrice de la Journée des librairies indépendantes?
Parce que j’adore les livres, premièrement. Je suis du genre à m’acheter cinq livres à la fois, arriver chez nous, les ouvrir et les renifler avant de les lire. Aussi, je crois beaucoup à la culture du commerce de proximité, à l’humanisation des contacts commerciaux, même dans une grande ville comme Montréal. J’aime penser qu’on peut se faire connaître de notre quartier à la fruiterie, à la boucherie et à la librairie. Avoir notre libraire avec qui on peut parler, qui connaît nos goûts et notre personnalité, et qui peut nous conseiller. Finalement, parce que j’essaie de lutter le plus possible contre le « supersizing » de tout, que j’ai envie de revenir à l’essentiel, à ce qui est simple et authentique, parce que je crois que sinon, on s’en va tout droit dans un mur.

Vous avez toujours été une grande lectrice. Vous êtes maintenant passée du côté des « auteurs » en publiant À l’abri des hommes et des choses. Quel pont voyez-vous entre les lecteurs et les auteurs?
Je n’ai pas été une grande lectrice toute ma vie. J’ai des phases de lecture comme j’ai des phases d’écriture. Je n’ai pas encore lu plein de grands classiques que j’aurais dû déjà lire, et ça me rend un peu honteuse. Par contre, j’ai développé des obsessions pour certains auteurs, en particulier Duras, Ernaux et Baricco. Ils me donnent envie de déposer le livre et d’écrire. J’ai aussi été inspirée par des auteurs-compositeurs-interprètes comme Desjardins ou Cohen (j’ai d’ailleurs eu l’idée de mon premier roman en écoutant en boucle Chelsea Hotel). Un de mes professeurs d’université disait qu’on pouvait être auteur sans nécessairement être un grand lecteur, mais je ne sais pas si c’est vrai. Moi, je sais que sans mes auteurs phares, je ne pourrais pas être qui je suis aujourd’hui.

Les mots font partie de votre métier : vous les écrivez, les chantez. Comment, selon vous, découvrons-nous un auteur dont les mots nous font chavirer?
J’ai souvent découvert des auteurs qui m’ont marquée simplement en flânant dans une librairie et en regardant les couvertures et les titres, de la façon la plus instinctive du monde. J’ai aussi souvent découvert de belles choses qui m’ont été conseillées par des libraires. Mais c’est surtout mes professeurs d’université (entre autres Martine Delvaux) qui ont guidé mes tendances littéraires d’aujourd’hui.

Pour vous, en quoi la librairie indépendante est-elle un élément essentiel de notre communauté?
Elle rassemble les gens, elle les met à nu dans leurs goûts, leurs obsessions, elle les rend curieux, ouverts, créatifs, elle leur donne une porte d’entrée vers la culture, et la vie, finalement.

Quelle est la plus belle découverte qu’un libraire vous ait fait faire?
Les fous de Bassan d’Anne Hébert.

Quels livres trônent actuellement sur votre table de chevet?
Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, Le nid de pierres de Tristan Malavoy, L’homme invisible et Les cascadeurs de l’amour de Patrice Desbiens, Manuel de résistance féministe de Marie-Eve Surprenant, Ô Nord, mon amour de Jean Désy et Les Autochtones et le Québec d’Alain Beaulieu, Stéphan Gervais et Martin Papillon.

Photo : © Guillaume Simoneau / Le Consulat

Pour les détails de la Journée des librairies indépendantes : jdli.leslibraires.ca
#fetersalibrairie

En complément :
Une vidéo de La Fabrique culturelle avec l’ambassadrice

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