À l’été 2007, alors que Sara et Sébastien partent en road trip — leur périple est raconté dans En route vers nowhere —, Marjorie, la meilleure amie de Sara, reste à Montréal et s’ennuie. Elle se remémore ses anciennes histoires amoureuses, souvent décevantes, et rêve à un amour réciproque. Pour passer le temps, elle traîne avec son ami Jean-Philippe — le coloc de Sébastien, lui aussi malchanceux en amour. Dans Fausses routes, comme dans En route vers nowhere, l’auteure Sophie Laurin explore les aléas amoureux et amicaux d’une bande attachante à l’aube de la vingtaine, cette période effervescente de tous les possibles, mais aussi celle où l’on cherche sa voie.

Pourquoi avoir choisi de camper votre histoire en 2007?
En 2007, j’étais au début de ma vingtaine, donc du même âge que les personnages du roman. J’aimais l’idée d’utiliser mes référents culturels et de me replonger dans mes souvenirs de jeune adulte. Et comme je n’avais pas envie de faire référence aux réseaux sociaux dans le récit (je considérais qu’ils prenaient déjà trop de place dans ma vie à ce moment-là), je trouvais idéal de camper le récit aux balbutiements de Facebook.

Quelle signification a le titre Fausses routes pour vous?
Impossible pour moi de répondre sans faire d’allusions routières! Pour moi, les fausses routes, ce sont les histoires qui nous amènent à un endroit où l’on n’avait jamais imaginé se rendre. Ce sont les détours que la vie nous impose qui nous font grandir et apprendre. Ce sont les chemins douteux que l’on prend, même quand ils nous paraissent louches et qu’on se doute que ça va mal finir parce que l’appel de l’inconnu est trop fort et qu’on est curieux de voir jusqu’où le trajet peut nous mener.

Quels sont les principaux défis lorsqu’on écrit sur l’amour?
En écrivant le roman, je me suis beaucoup questionnée sur certaines actions et réactions de mes personnages, à savoir si elles étaient suffisamment crédibles ou réalistes. Même chose pour la fin du récit. Je me demandais si un dénouement heureux passait inexorablement par un happy ending amoureux. Finalement, j’ai réalisé que ce qui m’importait le plus, c’était de mettre en scène l’amour de la façon la plus authentique possible parce que c’est ce qui me parle le plus en tant qu’auteure et lectrice.

Dans En route vers nowhere, Sara et Sébastien partent en road trip. Dans Fausses routes, un autre voyage se prépare. Qu’est-ce qui vous inspire dans les voyages?
J’ai commencé à voyager au début de ma vingtaine et j’ai tellement de bons souvenirs et d’anecdotes de vie reliées à ces voyages que j’ai eu envie de m’en inspirer. Ils m’ont aidée à établir la personne que je suis aujourd’hui en révélant mes forces et mes faiblesses. L’insouciance qui nous habite au début de la vingtaine et l’imprévisibilité du voyage sont deux thèmes qui m’inspirent beaucoup. J’aime l’idée qu’une rencontre fortuite ou qu’une simple invitation puisse changer le cours d’un périple. Mes plus beaux voyages ont été ceux où rien n’était prévu d’avance et où je me suis laissée porter par ce qui se présentait à moi.

Dans Fausses routes, on suit Marjorie, qui était un personnage secondaire dans En route vers nowhere. Souhaitez-vous continuer à écrire autour de cette bande d’amis dans un prochain livre?
C’est mon intention! Après avoir suivi les parcours amoureux respectifs de Sara et Marjorie, je souhaite explorer davantage le fort lien amical qui unit les deux meilleures amies depuis l’école secondaire. J’aime trop ces personnages pour ne pas imaginer la suite de leur histoire dans un troisième roman!

Photo : © Julie Artacho

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