Sara Lazzaroni : L’amour à la bonne franquette

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Inévitable de parler de son âge. À 21 ans seulement, Sara Lazzaroni prouve que son précédent roman, Patchouli, n’était pas qu’un coup de chance. Cette auteure possède assurément une voix, qu’elle chante brillamment à nouveau dans Veiller la braise, l’histoire simple, réaliste et donc hautement touchante d’un couple à qui il n’arrive rien de particulier, outre la vie dans toute sa splendeur.

Votre narration se fait en deux voix qui s’alternent; celle de la femme, puis celle de l’homme. Pourquoi avoir choisi de donner ainsi la voix aux deux personnages, plutôt qu’à un seul?
Les yeux ne voient qu’une partie de ce qui est. Il y a le mur des perceptions, et il y a l’autre partie, derrière, qu’on ne décèlera peut-être jamais. J’essaie ainsi de mettre en parallèle ces deux façons d’appréhender le monde, de le ressentir. 

Veiller la braise raconte, de la première rencontre jusqu’aux cheveux blancs, l’histoire d’un couple. Est-il difficile d’écrire ainsi un roman d’amour qui évite les clichés et lieux communs?
Le bonheur et l’amour sont toujours difficiles à saisir. Il faut les vivre pour sentir, mordre dans la chair jusqu’au noyau. Les mots semblent si pauvres, si futiles, à côté. Il n’y a pas de détour pour contourner les clichés. En fait, il n’y a pas de clichés. L’amour est l’amour. L’automne sera toujours l’automne et j’aimerai toujours l’automne. 

Vos études en anthropologie ont-elles une influence sur votre écriture? Disséquez-vous les histoires – et vos personnages – comme vous le feriez avec un sujet d’étude?
J’ai cessé d’étudier l’anthropologie depuis un an. C’était une merveilleuse année dans ma vie, mais à présent c’est terminé. Je suis heureuse de l’avoir fait. J’en ai gardé un regard très critique sur la culture que je porte avec moi lorsque j’écris, sans doute. 

 

Crédit photo : © Valérie Arsenault

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