Quand un éditeur d’ici nous intime d’aller voir ailleurs

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Ce qui fait la différence entre un éditeur de livres et un éditeur de très bons livres, c’est un heureux mélange entre le goût du risque, le souci de découvertes et la ferveur incommensurable de la littérature, peu importe sa provenance. Aux Éditions Alto, l’amour des bons romans est présent à un point tel qu’ils ont décidé d’offrir, en format poche, un de leur coup de cœur découvert chez l’éditeur français Zulma : LoveStar, de l’Islandais Andri Snær Magnason. Ainsi, ils font œuvre utile en faisant connaître cet ouvrage étranger méconnu au Québec, et pourtant d’une grande force littéraire, le tout à un prix accessible. Les libraires a discuté avec Tania Massault et Antoine Tanguay de ce désir de partage. 

Les libraires : Pourquoi souhaitiez-vous offrir, dans une édition québécoise, LoveStar?

Alto : Alto a toujours voulu être un découvreur et un passeur d’histoires. Notre mantra :« Éditeur d’étonnant ». Nous voulons offrir aux lecteurs d’ici des textes forts de toutes provenances.  Après avoir consulté les libraires, nous avons décidé d’ouvrir plus grande la porte à la découverte. Un texte fort peut traverser l’épreuve du temps. Facile à dire, mais pas toujours facile à faire. C’est pourquoi, sans faire de compromis sur le soin accordé à la présentation des ouvrages imprimés au Québec, soulignons-le, nous pouvons viser un prix sous la barre des 20$, ce qui est rarement le cas des livres importés d’Europe.

 

Les libraires : Qu’est-ce qui vous a tout de suite plu dans ce titre?

Alto : LoveStar est un roman vif, joyeusement déjanté et qui présente un futur dangereusement plausible. Si les inventions dont il est question dans le roman existaient, notre société pourrait en abuser. Et puis, qui peut résister à l’envie d’avoir son propre Mickey de compagnie? LoveStar est un brillant exemple du pouvoir de la SF et, surtout, de la porosité des genres, un constat qui s’applique à l’ensemble de notre catalogue. Quelque part entre Kurt Vonnegut, Italo Calvino et Douglas Adams, l’univers de Magnason pourrait être rangé au rayon des classiques comme 1984 ou L’écume des jours

 

Les libraires : En quoi le public québécois sera-t-il réceptif, selon vous, à cette œuvre?

Alto : Bien que l’auteur soit islandais et que l’action se déroule dans les somptueux décors de son pays, cette œuvre est universelle puisque les dérives de notre société pourraient nous amener plus vite que l’on ne le croit à notre fin. Un roman aussi clairvoyant que LoveStar force le choc de la réflexion et propose une critique sociale parfumée d’humour. Difficile d’y rester insensible. Nous, en tout cas, nous avons craqué.

 

Les libraires : Est-ce l’unique titre étranger que vous offrirez au Québec ou pensez-vous renouveler l’expérience?

Alto : Nous lisons depuis des années des auteurs d’ailleurs dans l’idée de les faire connaître ici. LoveStar n’est que le début d’un projet plus vaste de (re)découvertes de grands titres étrangers qui nous tiennent à cœur. Quant à savoir où nous mènera cette ouverture, nul ne sait, d’où notre fébrilité. Mais tous les secrets ne peuvent être révélés, n’importe quel magicien vous le dira.

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