Plonger dans un roman historique, c’est se laisser porter par une histoire sans même se rendre compte que son cerveau acquiert des connaissances historiques au passage sur l’époque dans laquelle les personnages qui nous émeuvent évoluent. Cette saison, cinq auteures se démarquent dans ce genre littéraire : elles ont chacune répondu à notre petit questionnaire afin de vous faire découvrir l’univers qu’elles vous invitent à visiter et qui les passionne.
Photo : © Martine Doyon

MICHELINE DUFF
ET L’ESPOIR TRIOMPHERA
Écrit bien avant la pandémie actuelle — bien qu’on y parle également de quarantaine, de maladie et de désinfection —, Les semeurs d’espoir raconte un été particulièrement difficile de l’année 1847 où, à Grosse-Île, la dysenterie et le typhus sont sans pitié. Mais Micheline Duff, comme à son habitude, a su insuffler à son roman la juste dose d’amour, créant ainsi un récit émouvant où la tragédie, bien que terrible, ne triomphe pas de tout.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût d’écrire sur cette époque?
J’ai visité Grosse-Île, située à quelques kilomètres en aval de la ville de Québec, en touriste une première fois il y a quelques années. Ayant appris qu’au milieu du XIXe siècle, des milliers de personnes y sont décédées, emportées par la dysenterie et le typhus, cela a immédiatement suscité mon intérêt. Les malades arrivaient par navire, surtout en provenance de l’Irlande. Les autorités obligeaient les bateaux à s’y arrêter pour une quarantaine en plus d’une désinfection. Les voyageurs en bonne santé y débarquaient pour un court séjour, et on y soignait les malades, mais la plupart rendaient l’âme. L’année 1847 fut une année record.

Deux autres éléments ont attiré mon attention : sur la liste des morts du cimetière, le nom de Walsh apparaissait. Quoi? Cinq de mes petits-enfants sont des Walsh… De plus, j’ai appris qu’un monsieur Masson, dont la femme enseignait la musique, y conduisait autrefois une charrette… Eh bien, mon mari est un Masson et je suis professeure de piano! L’inspiration était là. J’allais écrire un roman basé et bien documenté sur la réalité de l’île en 1847.

De quelle façon vos personnages principaux sont-ils représentatifs des mœurs et des coutumes de l’époque?
Les personnages principaux sont un jeune médecin de Québec et sa femme, infirmière et mère d’un nourrisson. Pierre Duhamel et Antoinette décidèrent de se dépenser pour les autres selon leur grand cœur et leurs connaissances médicales de l’époque et ils aménagèrent sur l’île, le temps de l’été 1847. Simultanément, des centaines d’autres Québécois ont prêté main-forte aux soignants de l’île tout en épaulant les bien-portants en quarantaine. Près de 400 navires remplis de 100 000 personnes sont venus au cours de ces quelques mois. Évidemment, il fallut agrandir d’urgence l’hôpital insuffisant, on hébergea les gens en santé dans des tentes rapidement installées, on leur procura des provisions et de l’eau potable. On enterra 5 424 morts au cours de la saison, on réconforta les vivants par des services religieux dans deux églises. Il fallut, de plus, désinfecter les navires tout en se protégeant soi-même, car le typhus s’avérait très contagieux. D’ailleurs, plusieurs Québécois y perdirent la vie. Les semeurs d’espoir se sont vraiment dévoués, corps et âme.

Si Grosse-Île s’est révélée un lieu de souffrances épouvantables, les faits survenus là-bas ont aussi donné l’occasion à des centaines de gens, dont mes principaux personnages, de se dévouer de façon grandiose et incroyable. Si j’ai écrit ce roman sur ces « semeurs d’espoir », c’est pour leur rendre gloire et les remercier pour leur générosité, leur largesse et leur prodigalité. Ils m’ont donné une merveilleuse leçon de vie. Je souhaite qu’il en soit autant pour mes lecteurs, à travers mes écrits.

Quelles recherches historiques avez-vous réalisées pour l’écriture de ce roman?
Je suis retournée à l’île à deux reprises afin de m’imprégner de l’atmosphère des lieux. J’ai pu imaginer les centaines de voiliers qui s’y accostaient et les multiples chaloupes faisant la navette entre l’île et les rives du fleuve, les centaines de tentes installées dans un champ ainsi que les hôpitaux désuets, les deux chapelles, le cimetière, les rares habitations, les sentiers de déplacement, etc. Bien sûr, Internet m’a fourni de nombreuses informations, d’abord sur le typhus, puis sur l’histoire de Grosse-Île. Je me suis également informée dans Histoire de la médecine au Québec, 1800-2000, chez Septentrion. Grâce aux archives, j’ai pu dévorer ensuite le livre Grosse Île : Porte d’entrée du Canada, 1837-1937, l’imprimant pour le lire au grand complet et y retenir certains passages. Je tenais fermement à souligner ceux qui ont joué un rôle officiel à l’époque, soit à la direction médicale, sociale, religieuse et politique. Il en fut de même pour les événements importants qui ont eu lieu sur l’île à ce moment-là.

Les semeurs d’espoir 
Micheline Duff, Québec Amérique, 216 p., 24,95$

 

Photo : © Maude Chauvin

FRANCE LORRAIN
SURVIVRE À UN DRAME
Dans L’Anse-à-Lajoie, sa nouvelle série, France Lorrain (La promesse des Gélinas, Au chant des marées) met en scène deux sœurs jumelles mariées à des pêcheurs, Madeleine et Simone, dont la relation fusionnelle éclate lorsque le fils de la seconde se noie alors qu’il était sous la supervision de la première. Campé en 1934 à L’Anse-à-Lajoie, un village fictif situé près de Percé en Gaspésie, ce premier tome s’attarde à Madeleine, accablée par la culpabilité et par le rejet de sa sœur, alors qu’elle attend son premier enfant.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût d’écrire sur cette époque?
J’ai toujours trouvé fascinant le monde qui nous précède. Faire beaucoup avec si peu parfois! Dans le village côtier de L’Anse-à-Lajoie de l’entre-deux-guerres, les habitants — hommes, femmes et enfants — travaillent sans relâche lors de la saison de la pêche à la morue. Les relations dénuées d’artifices, la proximité entre les familles et l’ardeur à l’ouvrage des pêcheurs en Gaspésie m’inspirent autant que les régions du Québec où j’aime situer mes histoires du passé.

De quelle façon votre personnage principal est-il représentatif des mœurs et coutumes de cette époque, ou de quelle façon, au contraire, s’en détache-t-il?
Madeleine est une femme de pêcheur avec des valeurs familiales de son époque, soit 1934. Le drame dont elle est responsable et qui secoue le village de L’Anse-à-Lajoie la plongera encore plus dans le rôle féminin traditionnel. Elle se terre dans sa maison et se prépare à devenir mère pour la première fois, tout en prenant soin de sa grand-mère et de son mari. Confrontée à la culpabilité, Madeleine tente de trouver le pardon auprès de sa famille, en particulier de sa jumelle Simone, et de Dieu.

Quelles recherches historiques avez-vous réalisées pour l’écriture de ce roman?
Au retour d’un séjour estival en Gaspésie, j’ai plongé dans l’histoire de la péninsule grâce à de nombreux écrits. Le monde de la pêche à la morue, tel qu’il était dans les années 30, constitue un univers très bien détaillé dans plusieurs livres. Grâce au musée de la Gaspésie, j’ai pu aussi m’inspirer d’images, de photos des villages et des familles de pêcheurs. Les archives de la Grande Bibliothèque de Montréal sont aussi une mine d’or lorsqu’on écrit des récits historiques.

L’Anse-à-Lajoie (t. 1) : Madeleine 
France Lorrain, Guy Saint-Jean Éditeur, 464 p., 24,95$

 

Photo : © Isabelle Larose

CLAIRE BERGERON
TRACER SON CHEMIN
En 1884, dans un village témiscamien, Fabiola hérite de la prospère entreprise de son père après qu’un naufrage d’origine criminelle a décimé toute sa famille, la laissant comme seule survivante. En plus de devoir surmonter cette épreuve, la jeune femme qui n’a que 17 ans doit faire sa place dans un monde dominé par les hommes. Des années plus tard, en 1943, elle se remémore sa vie grâce à la curiosité de sa petite-fille : ses deuils, ses souffrances et son premier amour. Après Mirages sur la Vallée-de-l’Or, l’auteure Claire Bergeron se penche sur la condition des femmes et celle des Noirs dans Les secrets d’une âme brisée.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût d’écrire sur cette époque?
Écrire, c’est voyager dans le temps. Je m’imprègne du contexte historique de mes intrigues, à tel point qu’il m’arrive de m’y retrouver, en rêve, la nuit. Pour la première fois, j’impliquais des gens d’origine afro-américaine. Comme 1885 se situe vingt ans après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, ça me permettait une incursion dans les horreurs de ce monde, que l’on disait révolues. Au Témiscamingue, la traite des fourrures tirait à sa fin, l’exploitation forestière se développait, c’était une étape charnière inspirante.

De quelle façon votre personnage principal est-il représentatif des mœurs et coutumes de cette époque, ou de quelle façon, au contraire, s’en détache-t-il?
Fabiola est une jeune fille née dans la soie. À 17 ans, quand son univers bascule, elle a deux choix : s’écrouler sous les ruines ou se lever et rebâtir un monde à la mesure de ses rêves. Héritière d’une entreprise forestière, elle est une femme dans un milieu d’hommes, une situation inacceptable au XIXe siècle. Un de mes grands plaisirs dans l’écriture est de plonger dans l’esprit de mes personnages, tirer le voile sur leurs secrets, leur motivation d’agir, mettre le doigt sur ce battement d’ailes qui va changer le cours de leur destinée. Fabiola, mon héroïne, est déterminée à braver les mœurs de son époque, mais il y a aussi l’amour…

Quelles recherches historiques avez-vous réalisées pour l’écriture de ce roman?
Je fais toujours d’abondantes recherches, dans les livres, sur Internet, mais avant d’amorcer l’intrigue d’un roman, j’ai besoin de respirer l’air des lieux dans lesquels je vais implanter mes personnages. À Ville-Marie, assise sur les bords du lac Témiscamingue, j’ai regardé le soleil se coucher sur la beauté du paysage, en imaginant Fabiola, Dorian, Aymeric, Rodrigue, leurs rêves et leurs secrets qui peu à peu prenaient forme, et habitaient ces rives grandioses…

Les secrets d’une âme brisée 
Claire Bergeron, Druide, 448 p., 27,95$

 

Photo : © Chantale Légaré

MARYLÈNE PION
RÊVER GRAND
Depuis le décès de leur père, Adéline et Julien peinent à arriver financièrement. Leur tante Philomène, quant à elle, vient d’être engagée comme gouvernante à l’hôtel Ritz-Carlton, qui sera inauguré la veille du Nouvel An, en 1912. De son côté, Ida, issue de la haute société, assiste à cet événement, même si elle aurait préféré être chez elle à New York. En racontant les débuts du célèbre et somptueux Ritz-Carlton, là où les destins des personnages se croiseront, Marylène Pion propose une nouvelle série où se côtoient différentes classes sociales, des personnages indépendants et déterminés, qui aspirent à améliorer leur sort.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût d’écrire sur cette époque? Qu’est-ce qui vous attirait particulièrement?
Les années 1914-1918 sont riches en événements historiques importants. Malgré la guerre, ces années sont remplies de promesses pour toutes les classes sociales et marquent le début de l’ère moderne. L’ouverture de l’hôtel Ritz-Carlton le 31 décembre 1912 m’offrait l’opportunité d’amorcer mon récit avec l’inauguration de l’hôtel. Le Ritz reflète bien la vie de l’époque avec tout le luxe dans lequel pouvaient évoluer les familles bourgeoises et, à l’inverse, le milieu plus modeste des employés de l’hôtel. Ce contraste démontre bien la société telle qu’elle était représentée dans ces années-là : la richesse et l’abondance qui côtoyaient chaque jour la pauvreté et le dur labeur. La vie mondaine des Montréalais de cette époque avait aussi quelque chose de fascinant. Au fil de mes recherches, j’ai découvert que la plupart des familles bourgeoises étaient étroitement liées, un peu comme la royauté, et c’est ce que j’ai voulu refléter avec mes personnages fictifs.

De quelle façon vos personnages principaux sont-ils représentatifs des mœurs et coutumes de cette époque, ou de quelle façon, au contraire, s’en détachent-ils?
Mes personnages principaux sont fictifs, mais ils représentent bien les milieux d’où ils proviennent, soit la bourgeoisie new-yorkaise qui côtoie la bourgeoisie montréalaise et le milieu ouvrier de Montréal. C’est la rencontre de ces mondes contrastés qui apporte la richesse des personnages et qui donne envie de les suivre dans leur quotidien. Ida Sloane habite New York et elle accompagne son père qui doit séjourner souvent à Montréal pour ses affaires. Évidemment, la jeune femme réside dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton lors de ses séjours. Elle gravite dans le milieu bourgeois montréalais et y fait de nombreuses rencontres de personnages réels et fictifs. Soirées mondaines, visites au musée, réceptions de toute sorte meublent ses journées. À l’opposé, nous avons Julien et Adéline Couturier, respectivement frère et sœur, orphelins qui doivent peiner dur pour leur survie. Le travail et les questions financières occupent une grande partie de leur quotidien. Par un concours de circonstances, ils seront embauchés tous les deux dans le nouvel hôtel luxueux et moderne, le Ritz, et croiseront le destin d’Ida et d’autres personnages issus de la même classe sociale qu’eux. Les personnages sont différents par le milieu d’où ils proviennent, mais ils se rejoignent dans leur quête de liberté et d’accession à un monde meilleur.

Quelles recherches historiques avez-vous réalisées pour l’écriture de ce roman?
J’ai fouillé dans quelques photos d’époque du Ritz pour essayer de m’imprégner de l’ambiance qui régnait dans cet hôtel moderne et luxueux. J’ai aussi consulté plusieurs références en ce qui concernait les éléments clés de cette période, diverses informations concernant la mobilisation pour la Première Guerre mondiale. Comme pour la majorité de mes romans, j’aime puiser mes informations dans les différents journaux d’époque. Ils sont riches en anecdotes de toute sorte. Ces journaux d’époque foisonnent de publicités qui nous en apprennent sur le quotidien des gens, leur façon de se vêtir, ce qu’ils mangeaient, ce qu’ils buvaient, les produits qu’ils utilisaient par exemple. Les journaux nous fournissent aussi de précieuses informations sur les différentes activités de divertissement de l’époque (cinémas, théâtres, sports, concerts). J’aime aussi fouiller dans les plans anciens de la ville pour situer mon histoire, où habitaient mes personnages, les endroits qu’ils visitaient. Je trouve que cela rend mon histoire un peu plus vivante.

Les lumières du Ritz (t. 1) : La grande dame de la rue Sherbrooke 
Marylène Pion, Les Éditeurs réunis, 336 p., 24,95$

 

Photo : © Julie Artacho

CHRISTINE LAMER
DANS LES COULISSES DE L’ÉCRAN CATHODIQUE
En 1958, la télévision est une boîte à faire rêver, un lieu de tous les possibles. Mais derrière l’écran, que se cache-t-il d’efforts, d’abus et de prouesses? Christine Lamer — qui a notamment incarné le personnage de Bobinette — en connaît long sur le sujet et nous entraîne avec Téléroman dans l’arrière-scène de la télévision. Dans un monde mené par les hommes, une femme — sa Marie Jolicœur — jouera du coude pour y faire sa place.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût d’écrire sur cette époque?
L’éditeur André Gagnon chez Hurtubise m’a lancé l’idée d’écrire un roman collé sur l’histoire de notre télévision. La suggestion m’a séduite et hautement inspirée. Je suis une enfant de la télé, j’ai grandi avec un papa assistant de plateau puis réalisateur. Enfant, j’y ai fait mes premiers pas dans les studios de La Boîte à surprise et de l’émission Coucou animée par Germaine Dugas et Raymond Lévesque, plus tard, en me glissant derrière un castelet. J’avais 19 ans. La révélation! La découverte du médium si mystérieux et captivant pour la plupart des téléspectateurs. Le fait de travailler dans la boîte à images des différentes stations comme marionnettiste, comédienne et animatrice pendant toutes ces années, bientôt 50 ans de métier, m’a donné un sacré matériel pour imaginer une fiction en m’inspirant de ceux et celles que j’ai côtoyés. Un amalgame de personnalités marquantes qui se cachent derrière certains de mes personnages.

De quelle façon votre personnage principal est-il représentatif des mœurs et des coutumes de l’époque?
Mon héroïne Marie Jolicœur ressent le même désir que bon nombre de gens pour qui la télévision canadienne représentait l’avenir. La plupart s’y lançait sans aucune formation. C’était apprendre sur le tas, travailler en direct, sans filet. Marie rêve d’être animatrice. Son idole : Élaine Bédard. Nous sommes en 1958, dans un milieu dirigé par des hommes, parfois compétents ou pas, à une époque où la cigarette, l’alcool et le sexe sont des incontournables. Un trio qui colle à la personnalité et aux goûts de mademoiselle Jolicœur. Une scène de tournage d’une publicité pour la cigarette Player’s résume bien la mentalité de l’époque. Une femme dans une pub de tabac! Habituellement, on cantonne le sexe faible dans des réclames pour lessive! Le porte-parole de la marque populaire, un homme marié et obnubilé par sa partenaire de travail, lui offre un verre après le tournage. Marie l’ambitieuse a tout pour séduire, a tout pour réussir dans le métier, et ne se prive de rien pour apprendre et faire ses classes auprès d’un réalisateur d’origine française. Il y avait plusieurs cousins qui débarquaient dans la province et s’improvisaient réalisateurs comme tant d’autres. Dans le milieu, l’intimidation et les auditions sur canapé étaient chose courante, des réalités malheureusement toujours d’actualité. J’aborde également les ravages du sida qu’on appelait le « cancer gai » et qui a durement frappé entre autres la colonie artistique.

Quelles recherches historiques avez-vous réalisées pour l’écriture de ce roman?
Oh là là! Des heures de recherches afin d’être le plus précise possible sur l’évolution technologique télévisuelle : du direct aux enregistrements, des régies aux cars de reportage. Bien entendu, tout cela sans tomber dans des termes trop techniques, mais assez pour plonger le lecteur dans des descriptions de plateaux, de salles de maquillage et de tous ceux qui gravitent dans une production télé. Je me suis inspirée de mes propres expériences en brodant pour rendre le récit palpitant. J’ai vraiment fait une réclame pour les soutiens-gorges Playtex. Je me suis rendue à l’usine Playtex au New Jersey. Le tailleur qui a pris mes mesures était le même qui prenait celles de Jane Russell, que je n’ai jamais rencontrée, mais je n’allais pas me gêner pour écrire une rencontre entre Marie Jolicœur et l’actrice américaine! Par contre, Marie tombera nez à nez avec nul autre que William Shatner et… surprise! Cette fois, j’ai vraiment fait la connaissance du beau capitaine Kirk! Des recherches aussi personnelles que de notoriété publique. Une fiction collée à la petite et à la grande histoire de notre télévision canadienne, et celle de Marie Jolicœur qui devient Marie Jolie, l’animatrice chouchou, la vedette du petit écran, mais aussi l’amoureuse, la butineuse pour qui le boulot, la cigarette, l’alcool et le sexe sont sa tasse de thé.

Téléroman (saison 1) 
Christine Lamer, Hurtubise, 284 p., 24,95$

 

D’autres romans historiques à découvrir

Fanette : La suite, première partie — Amitiés particulières 
Suzanne Aubry, Libre Expression, 528 p., 32,95$
Comprenant sept tomes publiés de 2008 à 2014, la série Fanette s’est vendue à plus de 100 000 exemplaires. En renouant avec ce personnage attachant dans cette suite (qui peut se lire indépendamment), l’écrivaine dépeint notamment les conditions du journalisme et celles des femmes au XIXe siècle. En 1878 — dix ans après la fin du 7e tome —, Fanette doit se résigner à fermer le journal qu’elle a fondé. De son côté, Lucien, ancien journaliste déchu, fait renaître le journal qu’il avait jadis mené à la faillite, tout en planifiant de se venger de Fanette à qui il attribue ses anciens malheurs. C’est avec bonheur qu’on retrouve cet univers captivant et la panoplie de personnages fascinants qui entourent l’héroïne.

Place des érables (t. 1) : Quincaillerie J. A. Picard & fils 
Louise Tremblay d’Essiambre, Guy Saint-Jean Éditeur, 424 p., 24,95$
Les commerçants rassemblés autour de la place des Érables, comme le casse-croûte Chez Rita (à découvrir davantage dans le deuxième tome) et la quincaillerie Picard, contribuent à la vie du quartier. C’est justement cette ambiance particulière d’un quartier montréalais qu’avait envie de raconter cette fois la prolifique auteure. En cette fin de l’été 1960, tous essaient de profiter des derniers jours de la saison et savourent les éclats de bonheur à travers le quotidien ordinaire. De son côté, Joseph-Arthur, 10 ans, vit une enfance heureuse. Même s’il a encore du temps devant lui, il sait déjà qu’il ne souhaite pas suivre la lignée de sa famille, quincailliers de père en fils. Mais ça, il ne peut l’avouer à son grand-père ni à son père.

Dans le secret des voûtes (t. 1) : Le trésor des augustines 
Josée Ouimet, Hurtubise, 280 p., 24,95$
En 1945, à Québec, une famille navigue entre les aléas de la vie, dans cette période de l’après-guerre. Pendant que le retour à la maison de son frère est attendu et que sa sœur délaisse l’usine de munitions pour un nouveau travail, Solange entre chez les sœurs augustines même si elle ne ressent pas la vocation religieuse, parce qu’elle souhaite devenir infirmière. Ses projets seront chamboulés par ses sentiments envers un prisonnier allemand blessé dont elle prend soin. Dans le monastère, des caisses cachées en secret dans les voûtes par des militaires polonais intriguent les augustines. À travers ce mystère et les changements que vit la société, les femmes tentent de s’extirper du joug des hommes et de l’emprise de la religion.

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