Pierre Gobeil: en lice au prix Hervé-Foulon du livre oublié

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Le prix Hervé-Foulon est unique en son genre : il récompense un livre déjà publié, mais tombé dans l’oubli malgré sa grande qualité. Pour le faire rayonner à nouveau et pour lui donner pour ainsi dire une deuxième chance de se faire connaître, ce prix a été créé. Les trois finalistes 2015, dont le gagnant sera dévoilé lors du Salon du livre de l’Outaouais, sont Denise Desautels (Ce fauve, le bonheur), Jacques Benoit (Jos Carbone) et Pierre Gobeil (La mort de Marlon Brando). D’ici au dévoilement, nous vous proposons une entrevue éclair avec chacun des finalistes. Place ici à Pierre Gobeil!

La mort de Marlon Brando avait reçu de bons échos à sa sortie en 1998. Comment réagit-on quand la qualité de son ouvrage est de nouveau reconnue quinze ans plus tard?

Bien sûr que c’est avec grand plaisir que j’ai appris que mon deuxième roman  avait été retenu parmi les finalistes du prix Hervé-Foulon du livre oublié. Malgré une traduction en anglais et sa parution à Toronto il y a quelques années, La mort de Marlon Brando a eu bien peu d’échos depuis sa sortie et le fait qu’il retienne aujourd’hui l’attention des membres du jury est non seulement une marque d’appréciation de l’oeuvre elle-même, mais c’est aussi une immense claque dans le dos pour tout mon travail d’écriture. 

 

De quelle façon avez-vous évolué comme écrivain depuis la sortie de cet ouvrage? Écririez-vous le même roman aujourd’hui?
Sans avoir abandonné l’utilisation du mot roman, je crois m’être petit à petit éloigné de la fiction au fil des années … si bien que tout en continuant de refuser le vocable d’autofiction, je me retrouve aujourd’hui à écrire des texte plus proches du vécu (un autre mot dont je me méfie) parce que, pour dire comme Riopelle, tout est déjà là. Bien sûr il y a des exceptions…

 

Le milieu du livre a beaucoup changé au cours des dernières années. Comment envisagez-vous l’avenir du livre?
J’imagine qu’il en sera ainsi pour l’objet livre condamné, lui aussi, à disparaître. Mais le sens même de toute cette aventure sera toujours là.  

 

La mort de Marlon Brando dévoilait les secrets d’un jeune garçon et dressait une critique de l’héritage religieux au Québec. Notre société garde-t-elle encore des traces de ce lourd héritage?
Il est clair qu’on gardera toujours des traces de notre passé et c’est tant mieux. Je ressens vivement ces liens d’appartenance quand l’assiste à des funérailles par exemple, à la messe de Noel… et passer tout une après-midi à arpenter le cimetière de La Baie ou reposent les miens est un pur ravissement. La dernière fois, l’herbe des premiers jours de mai était à peine verte, il y avait le fjord en contrebas…

 

Entrevue éclair avec Denise Desautels (Ce fauve, le bonheur)

Crédit photo : Sophie Imbault

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