Sarah-Maude Beauchesne : La slush des grandes chaleurs

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À 17 ans, un cœur, ça fait boum boum drôlement fort. Surtout lorsqu’un beau blond aux cuisses d’athlète, un peu trop flamboyant pourtant, un peu trop narquois parfois, s’y taille une place. L’espace vient à manquer et on retient ce petit cœur d’éclater en mille morceaux. Ainsi, quand Billie rencontre Pierre, ça donne un succulent Cœur de slush.

Billie, sauveteuse dans un parc aquatique, possède de longues jambes, une belle tignasse rousse, une grande sœur très présente et un ardent désir de vivre le grand amour. Lorsqu’elle croise le regard de Pierre, cycliste émérite qui porte des Converse et brise bien des cœurs, elle n’ose pas s’avouer qu’elle est déjà sous son emprise. « Je voulais parler aux ados, leur raconter quelque chose de lumineux, de coloré, de doux. Je voulais leur offrir une histoire le fun à lire, pas moralisatrice, mais pleine de vérité », explique Sarah-Maude Beauchesne qui, avec justesse, s’éloigne des clichés de Disney.

L’auteure, née en 1989 et dont certains connaissent le blogue Les Fourchettes, a entamé ce roman jeunesse alors qu’elle était ado. Celle qui tient un journal depuis qu’elle est âgée de 8 ans a depuis rassemblé images, anecdotes et grands moments d’émotion, qu’on retrouve dans son roman : « J’avais un besoin fou d’en jaser ailleurs que dans mon journal. Non seulement c’était une priorité de l’écrire, mais c’est aujourd’hui, d’après moi, ce qui reflète le mieux ma plume et mon cœur d’auteure. » Pas étonnant, donc, qu’on y retrouve une héroïne authentique, nuancée, tiraillée entre ses questionnements et ses désirs de devenir adulte.

Avec son écriture imagée, elle ose parler de la complexité des amours saupoudrées de haine, elle ose parler de ces premières expériences sexuelles pimentées d’inconnu ou de banalité, elle ose donner voix à une ado tout simplement dépassée par l’amour. Ce qu’elle voudrait que les lectrices retiennent? « Tomber en amour, ça arrive de plein de façons; des fois c’est tout croche, des fois c’est beau tout de suite. L’important c’est de le vivre, de s’abandonner un peu, d’en profiter, de l’analyser par bouts, de se laisser aller par bouts. L’amour ça peut arriver souvent dans une vie, mais la première fois c’est la plus marquante de toutes, il faut s’en souvenir et ne pas la regretter, elle est formatrice la plupart du temps. »

Puis, elle ajoute : « Ce roman-là vient des tripes ». Et c’est là que ça nous touche.

Photo : © Martine Doyon

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